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L'utilisation de peptides bioactifs dynamise l'aquaculture

Des chercheurs français, néérlandais et belges ont mis au point un méthode simple mais efficace pour accélérer la reproduction des poissons d'élevage à l'aide d'un peptide bioactif administré par voie orale. Contexte Pour maximiser le nombre d'éclosions chez les pois...

Des chercheurs français, néérlandais et belges ont mis au point un méthode simple mais efficace pour accélérer la reproduction des poissons d'élevage à l'aide d'un peptide bioactif administré par voie orale. Contexte Pour maximiser le nombre d'éclosions chez les poissons, les pisciculteurs prélèvent les oeufs des femelles gravides et les placent dans des appareils à éclosion. Toutefois, de nombreuses espèces de poissons d'élevage commercial, comme la truite, frayent pendant une période relativement longue, habituellement jusqu'à deux mois. L'éleveur doit donc inspecter visuellement chaque poisson reproducteur au moins une fois par semaine. Il est possible de provoquer la ponte en injectant au poisson un peptide, l'hormone de libération de la gonadotrophine (GnRH), mais cette méthode nécessite une main-d'oeuvre importante et provoque une réaction de stress chez le poisson. Des chercheurs ont récemment trouvé le moyen d'introduire ce peptide via la nourriture des poissons. Information S&T sur le projet, impact et résultats Les travaux se sont déroulés en deux phases. Les chercheurs ont d'abord mis au point, sous l'égide du programme FAR (Fisheries and Aquaculture Research - Recherche sur les pêcheries et l'aquaculture) de l'UE, la méthode de base qui permet l'administration orale de microcapsules d'une taille équivalant à environ 500 microns qui contiennent le peptide et un agent d'absorption. Celui-ci est censé favoriser l'absorption du peptide dans l'intestin du poisson en accroissant la perméabilité de la paroi intestinale. La phase suivante a été chapeautée par le programme Innovation de l'UE; le but visé était la mise au point d'un produit commercial. Pour y parvenir, les chercheurs ont dû incorporer les microcapsules dans des boulettes de nourriture d'un diamètre approximatif de 0,5 cm, en maîtrisant le problème posé par la forte sensibilité des capsules à la chaleur et à l'humidité. Après avoir passé ce stade grâce à l'utilisation de liants appropriés, ils se sont trouvé confrontés à un second obstacle. La nourriture traversant très lentement l'estomac des poissons, la quantité de peptide libérée dans le sang était insuffisante pour provoquer la ponte. Pour remédier à ce problème, les chercheurs ont dû reformuler entièrement le produit. Les nouvelles boulettes ont fonctionné parfaitement chez les poissons-chats, mais c'est pour l'élevage des truites que cette méthode présente le plus d'intérêt. Des tests ont été effectués en laboratoire sur cette dernière espèce, avec des résultats concluants, et un programme d'expérimentation à grande échelle dans un élevage de truites a déjà été planifié. A plus long terme, les peptides devraient être adoptés dans l'industrie du saumon, un secteur dont le poids économique est particulièrement important en Irlande, au Royaume-Uni et en Norvège. Les réserves halieutiques sont actuellement très pauvres en Europe. Les nouvelles boulettes aux hormones devraient donc pouvoir aider considérablement à procurer aux consommateurs européens une abondante réserve de poisson frais pour un prix avantageux. Structure du partenariat mis en place Le projet a été coordonné par le Laboratoire d'écologie aquatique de l'Université catholique de Louvain, en Belgique. La société néerlandaise Intervet International, spécialisée dans le domaine de la santé animale, a procuré le peptide et l'agent d'absorption. Deux partenaires français ont également été largement impliqués : le Laboratoire de physiologie des poissons de l'INRA, à Rennes, s'est chargé d'effectuer les tests in vitro; et la coopérative d'élevage de poisson et de volaille SYSAAF est sur le point d'entreprendre l'expérimentation à grande échelle dans l'un de ses élevages de poissons.