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Comment l'Europe entend répondre à la demande croissante d'alternatives à l'expérimentation animale

Avec l'entrée en vigueur des nouveaux règlements communautaires relatifs à la mise à l'essai de produits chimiques et de cosmétiques, la demande d'alternatives à l'expérimentation animale a connu une hausse sensible. La Commission européenne s'est engagée à réduire l'expérimen...

Avec l'entrée en vigueur des nouveaux règlements communautaires relatifs à la mise à l'essai de produits chimiques et de cosmétiques, la demande d'alternatives à l'expérimentation animale a connu une hausse sensible. La Commission européenne s'est engagée à réduire l'expérimentation animale, comme en témoignent ses investissements dans ce secteur. On pourrait toutefois en faire plus, selon Philippe Busquin, commissaire européen en charge de la recherche, et un certain nombre de scientifiques. Une réunion d'information a eu lieu à Bruxelles le 23 juin dernier dans le contexte de l'entrée en vigueur des deux nouveaux règlements portant sur l'expérimentation animale - le premier exigera que les produits chimiques soient soumis à des tests supplémentaires, le second que les producteurs de cosmétiques réduisent et, au bout du compte, cessent l'expérimentation de divers ingrédients sur des animaux. Le commissaire européen en charge de la recherche, des scientifiques et le Prince Laurent de Belgique, président d'une fondation consacrée au bien-être des animaux, étaient présents à cette réunion. "Le processus de mise à disposition des alternatives a pris une nouvelle dimension", a déclaré Thomas Hartung, du Centre européen pour la validation des méthodes alternatives (ECVAM), qui fait partie du Centre commun de recherche (CCR) de la Commission. "Selon moi, il est temps de prendre ce concept en considération, et la Commission le soutient à une nouvelle échelle", a-t-il ajouté. Ces commentaires peuvent être étayés par des faits concrets en matière de dépenses communautaires. En effet, rien qu'en réponse aux propositions soumises à l'issue du premier appel, la Commission a déjà octroyé 20 millions d'euros dans ce secteur au titre du sixième programme-cadre (6e PCRD). D'autres projets devraient également bénéficier de fonds après la clôture du second appel, qui est actuellement en cours. Le ECVAM a également obtenu une augmentation de son budget, qui est passé de 25 millions d'euros au titre du 5e PCRD à 35 millions d'euros au titre du 6ePCRD. Pourtant, le Centre peine à répondre à la demande. Au cours des 11 années qui ont suivi la création du ECVAM, 16 méthodes ont été validées et deux autres sont actuellement soumises à une procédure d'évaluation par les pairs. Le Dr Hartung considère ces chiffres comme un immense succès, mais ajoute ceci: "À l'heure actuelle, nous disposons d'un nombre plus élevé de méthodes que nous pourrions valider que de méthodes que nous pouvons valider. Pour la première fois dans l'histoire du Centre, nous faisons office de goulot d'étranglement." Tous les intervenants se sont accordés pour dire que la prochaine phase doit consister à accélérer le processus de validation. En règle générale, ce processus prend près de trois ans, même s'il a fallu sept ans pour valider le test pyrogène dans tous les pays de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE). Il convient d'accélérer le processus de validation "avant tout pour la sécurité des consommateurs, ensuite pour le bien-être des animaux et la protection de l'environnement, mais également pour garantir l'avenir de la recherche et préserver le leadership de l'Union européenne dans ce domaine", a déclaré M.Busquin. Plusieurs scientifiques ont précisé que les méthodes d'expérimentation alternatives préviennent non seulement la souffrance animale, mais sont également plus économiques et plus efficaces. "Les tests in vitro pourraient tous être automatisés, ce qui ne serait jamais le cas de l'expérimentation animale", a déclaré le Dr Hartung. Qu'est-ce que l'UE peut faire de plus pour encourager la mise au point, la validation et l'usage de méthodes alternatives d'expérimentation? Joan-Albert Vericat, directeur du département Développement préclinique de NeuroPharma en Espagne et membre de la "Plate-forme industrielle pour les tests in vitro", estime que le transfert des technologies nuit aux efforts européens visant à accélérer l'introduction de méthodes alternatives d'expérimentation. M.Vericat a laissé entendre que le "problème lié au transfert des technologies" suppose que les résultats des projets communautaires ne reçoivent pas l'attention qu'ils méritent. M. Vericat a également plaidé en faveur d'une évaluation à grande échelle des projets financés par l'UE et d'une diffusion ciblée auprès des PME des résultats de cette évaluation. Faisant indirectement référence à l'actuel moratoire européen relatif à la recherche communautaire sur les cellules souches embryonnaires, M.Busquin a également affirmé que la recherche fondée sur ce type de cellule contribuerait à accélérer la mise au point de méthodes alternatives: "Les chercheurs financés par l'Union européenne ont recours à la biologie moléculaire et cellulaire et à des méthodes biotechnologiques de plus en plus efficaces, qui permettent notamment de mener une évaluation scientifique de la toxicité [.]. L'usage de cultures cellulaires humaines, y compris de cellules souches embryonnaires, contribue de manière significative à la progression des méthodes alternatives." Concluant la réunion, le Prince Laurent a appelé toutes les personnes présentes à "transmettre le message" sur les méthodes d'expérimentation alternatives, de sorte que les législateurs puissent travailler main dans la main avec les concepteurs de ces nouveaux essais.

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