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Contenu archivé le 2023-03-02

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De nouvelles découvertes remettent en question la date des premières arrivées sur le continent américain

Des fèces fossilisées trouvées dans une grotte de l'Oregon remettent en question les conclusions des archéologues concernant la date de l'arrivée des premiers humains sur le continent américain. Cet excrément fossilisé date de plus de 14000 ans; autrement dit, l'immigration au...

Des fèces fossilisées trouvées dans une grotte de l'Oregon remettent en question les conclusions des archéologues concernant la date de l'arrivée des premiers humains sur le continent américain. Cet excrément fossilisé date de plus de 14000 ans; autrement dit, l'immigration aurait eu lieu quelque 1000 ans plus tôt que ce que l'on pensait. Les travaux, en partie financés par l'UE, sont publiés en ligne dans la revue Science. Les fèces soumises à analyse ont été découvertes dans les grottes de Paisley, dans l'État de l'Oregon, dans l'ouest des États-Unis. Les conditions extrêmement sèches dans les grottes ont permis la conservation pendant des millénaires d'un certain nombre de matériaux, dont des tendons et des fibres végétales, du cuir, de la vannerie, des ficelles, des cordes et des piquets en bois, ainsi que des os animaux et humains et des fèces humaines. «Nous avons découvert une petite fosse dans le fond d'une grotte», explique le Dr Dennis Jenkins de l'université de l'Oregon, qui a mené les expéditions dans les grottes. «Elle était pleine d'os de chameaux, de chevaux et de moutons; nous y avons même trouvé un coprolithe humain.» Les tests ADN ont confirmé que 14 des coprolithes (excrément fossilisé) étaient humains et provenaient de peuples autochtones d'Amérique ayant des liens génétiques avec la Sibérie ou l'Asie. La datation au carbone a révélé que les coprolithes les plus anciens étaient âgés d'environ 14340 ans. D'après les chercheurs, cette découverte prouve non seulement que les indiens d'Amérique sont des descendants des premiers immigrés sur le continent américain, mais également que l'immigration a eu lieu environ 1000 ans plus tôt que ce que l'on ne pensait. Les théories concernant la date précise et le trajet de l'arrivée des premiers colons d'Amérique ne manquent pas. Toutefois, la plus répandue est la théorie selon laquelle les premiers immigrants seraient arrivés d'Asie, via le détroit qui reliait alors la Sibérie à l'Alaska, il y a environ 13000 ans. Ces derniers se sont rapidement dispersés sur tout le continent. Lors de ce mouvement, connu en tant que culture Clovis, les immigrants ont laissé derrière eux des marques et autres outils distincts, mais peu d'indices en matière de restes humains. Selon les recherches antérieures, la population Clovis s'était frayée un chemin depuis l'Alaska à travers un couloir dans le glacier géant qui recouvrait, à cette époque, l'Amérique du Nord. L'ouverture de ce couloir date d'il y a environ 14000 ans; ces découvertes soulèvent donc de nouvelles questions quant à la migration de cette population vers le sud. «Nos découvertes montrent que le sud de la calotte glaciaire était habité plusieurs centaines d'années avant que ne se forme ce couloir sans glace», a commenté le professeur Eske Willerslev de l'université de Copenhague (Danemark), à la tête de l'équipe responsable de l'analyse de l'excrément fossilisé. «Les premiers humains ont dû contourner la calotte glaciaire soit en marchant soit en naviguant le long de la côte ouest américaine. Sauf, évidemment, si leur arrivée date d'avant le dernier âge de glace, auquel cas le passage n'était pas encore bloqué par la glace.» «Si notre preuve par ADN et la datation par radiocarbone confirment l'origine des coprolithes actuellement soumis à plusieurs tests en laboratoire, nous aurons, en quelque sorte, vaincu le 'mur du son' Clovis», a ajouté le Dr Jenkins. «Pour déterminer l'origine des premiers habitants d'Amérique du Nord, il nous faudra revenir plus de 1000 ans en arrière avant l'époque de Clovis.» Les habitants des grottes de Paisley avaient-ils des liens avec la culture Clovis? La réponse reste un mystère, étant donné qu'aucun outil en pierre n'a été trouvé sur le site. Cette dernière preuve par ADN confirme les résultats de recherche effectués dans les grottes de Paisley dans les années 1930 par l'anthropologue de l'université de l'Oregon Luther Cressman. En 1940, les découvertes du Dr Cressman n'avaient pas été acceptées par la majorité. Il est décédé en 1994. «Cressman avait raison lorsqu'il avait affirmé que les restes culturels humains devaient être associés aux animaux du pléistocène, mais il a fallu quasiment 70 ans ainsi que le développement et l'application de nouvelles méthodes scientifiques pour le prouver», a déclaré le Dr Jenkins. «Si l'ADN des coprolithes humains des grottes de Paisley n'avaient pas été analysées et soumis à une méthodologie de datation rigoureuse, l'âge pré-Clovis des artéfacts retrouvés grâce aux restes de cette mégafaune n'aurait pas été prouvé de façon concluante. En d'autres termes, la composante 'âge' pré-Clovis de ce site aurait pu être omise ou rejetée par les archéologues», a-t-il ajouté. Le soutien de l'UE pour la recherche a été accordé par les projets FORMAPLEX («The exploitation of formalin fixed tissues for high-throughput genetic analyses: An HIV-1-HLA cointeraction case study») et GENETIME («An interdisciplinary training site in ancient biomolecules»), tous deux étant financés par les actions Marie Curie au titre du sixième programme-cadre (6e PC).

Pays

États-Unis

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