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Contenu archivé le 2023-03-24

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Tendances scientifiques: Les avantages du dépistage du cancer seraient surévalués

Les programmes de dépistage sont généralement perçus comme les meilleurs moyens de traiter certaines maladies et plus particulièrement plusieurs types de cancer. Néanmoins, des experts d'Allemagne et des États-Unis ont avancé dans une nouvelle étude publiée dans la revue British Medical Journal (BMJ) que les bénéfices du dépistage sont surévalués et que la pratique en elle-même ne contribuerait pas à sauver des vies.

Une analyse conclut que l'on constate moins de décès pour un type spécifique de cancer une fois que le dépistage a été effectué, ce dernier a très peu d'impact sur le taux de mortalité global. Les chercheurs, dirigés par le Dr Vinay Prasad à l'Oregon Health and Science University à Portland, ont donc établi que le succès du dépistage devrait être mesuré par rapport au nombre total des décès, plutôt qu'au décès pour un type spécifique de cancer, pour mieux comprendre l'impact des programmes de dépistage. En utilisant l'exemple du cancer de la prostate, les chercheurs ont avancé que les résultats positifs du dépistage sont souvent erronés, entraînant les patients à subir des traitements inutiles qui pourraient avoir des conséquences psychologiques et médicales dangereuses. Par exemple, ils avancent que le million d'hommes chez qui le cancer de la prostate a été diagnostiqué et qui subit une biopsie chaque année, souffrira d'une attaque cardiaque, se suicideront un an après le diagnostic ou décèderont suite à des complications thérapeutiques. Résumant les résultats de l'étude, le Dr Prasad avançait: «Il est évident que certains décès qui n'ont aucun rapport avec le cancer découlent du dépistage.» De plus, le Dr Prasad et son équipe recommandent que des études démographiques plus vastes soient effectuées pour déterminer si le dépistage du cancer sauve effectivement des vies, et que des millions de personnes devraient être impliquées dans l'étude pour compiler le plus de résultats précis possible. Cette étude serait mieux adaptée pour mesurer tous les décès, plutôt que de se limiter aux décès reliés au cancer. L'équipe de recherche a cependant admis que les perceptions publiques actuelles sur le dépistage du cancer, ainsi que le faible soutien politique et les coûts élevés, sont des obstacles importants au développement d'un cadre nécessaire pour effectuer l'étude. Ainsi, le Dr Prasad et ses collègues avancent que les patients ont besoin d'être mieux informés sur les risques potentiels associés au dépistage et devraient être autorisés à prendre des décisions informées relatives aux bénéfices du dépistage par rapport aux conséquences négatives. Néanmoins, toutes les recommandations du Dr Prasad n'ont pas toutes été approuvées. Gerd Gigerenzer de l'Institut Max Planck pour le développement humain à Berlin, qui a contribué aux commentaires éditoriaux dans le BMJ, explique: «Plutôt que d'investir des ressources dans des 'méga-essais' et de courir le risque de ne pas détecter une faible réduction de mortalité globale, en plus d'affecter un plus grand nombre de personnes, nous devrions investir dans des informations transparentes. Il est grand temps de changer les communications relatives au cancer et d'oublier les méthodes de persuasion douteuses au profit de stratégies plus directes.»

Pays

Allemagne, États-Unis

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