Skip to main content
European Commission logo print header

Article Category

Contenu archivé le 2023-04-12

Article available in the following languages:

Tendances scientifiques: les rats pourraient ne pas être responsables de la peste noire

Une nouvelle étude suggère que les parasites humains ont été responsables de la propagation de la peste et qu'il se pourrait que le rat ne mérite pas sa mauvaise réputation!

Santé icon Santé

Rattus rattus (le rat domestique) a longtemps été accusé d'être le vecteur des épidémies de peste qui, au Moyen-âge, ont tué des millions de personnes en Europe et en Asie et dont certaines ont sévi jusqu'au XIXème siècle. Dans les années 1340, dans la seule Europe, une épidémie a tué 25 millions de personnes. La cause de la peste n'a pas été découverte avant l'épidémie mondiale la plus récente, qui a débuté en Chine en 1855 et dont la fin n'a été officiellement déclarée qu'en 1959. Une étude venant juste d'être publiée dans la revue 'Proceedings of the National Academy of Science' décharge les rats de la responsabilité de la propagation de la maladie et pointe du doigt les parasites humains, comme les puces et les poux de corps, qui auraient propagé la bactérie au cours de la deuxième pandémie. Ce terme a été attribué à une série d'épidémies qui ont sévi des années 1300 aux années 1800, et dont fait partie la fameuse peste noire gravée dans notre conscience collective. Celle-ci a tué un tiers de la population européenne et le rat domestique a toujours été présent dans le tableau de cette catastrophe. Mais qu'en serait-il si ce postulat était faux et si la créature que nous avons associée à ce fléau n'en était pas responsable en réalité? Le National Geographic cite Katharine Dean, auteur principal de l'étude et doctorante assistante de recherche au Centre for Ecological and Evolutionary Synthesis de l'Université d'Oslo. «La peste a vraiment transformé l'histoire humaine et il est donc important de comprendre comment elle s'est propagée et pourquoi cette propagation a été si rapide.» Les arguments en faveur du rat L'équipe a modélisé trois simulations d'épidémies dans les neuf villes européennes pour lesquelles on dispose de bonnes données sur la mortalité. L'une était basée sur des vecteurs constitués de rats, l'autre sur une transmission aérienne et la dernière sur les puces et les poux de corps vivant sur les humains. Dans sept modèles sur huit, c'est le modèle à base de parasite humain qui a reproduit le plus fidèlement le schéma de la propagation. Selon les chercheurs, on peut en tirer une conclusion très claire: «il est peu probable que la maladie se serait propagée aussi vite si elle avait été transmise par les rats. Plutôt que de se propager de personne à personne, elle aurait en effet dû passer par l'étape supplémentaire que représentent les rats», précise le Pr Nils Stenseth, basé à l'Université d'Oslo et cité par la BBC. Même si l'étude a principalement un intérêt historique, le fait de comprendre ce qui a déclenché l'une des pandémies les plus dévastatrices de l'histoire pourrait nous aider à gérer l'apparition d'autres épidémies. À l'avenir, ce type de recherches pourrait contribuer à réduire la mortalité. La peste est encore endémique dans certains pays d'Asie, d'Afrique et des Amériques, et l' Organisation mondiale de la santé indique que 3248 cas ont été rapportés dans le monde entre 2010 et 2015, et que 584 personnes en sont mortes. Il est courant d'associer la peste noire à des images médiévales de charrettes remplies de pestiférés, de médecins portant un masque, de squelettes dansants et du vilain rattus rattus, mais cette maladie n'appartient pas uniquement à un lointain passé et le rat pourrait bien ne pas en être le responsable!

Pays

Norvège