Des implants en céramique pour soutenir le dos
Il se peut qu'une hernie discale à l'origine d'un mal de reins nécessite une opération afin d'être supprimée. Pour combler l'écart ainsi créé dans la colonne vertébrale et pour favoriser la guérison, un nouvel implant vertébral à base de céramique a été mis au point par une équipe de chercheurs du Danemark, d'Italie et du Royaume-Uni. Contexte La hernie discale est très souvent à l'origine du mal de reins, et il est possible que l'opération chirurgicale soit, en fin de compte, indispensable pour la supprimer. On a recours aux greffes osseuses et aux broches métalliques pour combler l'espace ainsi créé et pour aider à soutenir la colonne vertébrale tandis que celle-ci se remet en place. Ces deux matériaux et leur fonction pourraient être remplacés par un composite mécaniquement plus fort, résistant davantage à l'usure et biologiquement actif - c'est-à-dire capable de stimuler une nouvelle croissance des os. Avec ce matériau, les greffes ne seraient plus indispensables, le nombre d'opérations nécessaires diminuerait et la fusion des os serait plus rapide et le traitement meilleur. Les chercheurs de trois pays de l'UE ont collaboré à un projet de la Commission européenne, dans le cadre du programme Brite-EuRam, sur les céramiques moulées par injection pour les applications biomédicales. Les principaux objectifs du projet étaient de concevoir et de fabriquer un nouvel instrument médical - un séparateur vertébral en céramique destiné au traitement des douleurs lombaires. Information S&T sur le projet, impact et résultats Les séparateurs peuvent être insérés dans la colonne vertébrale par groupes de deux; un de chaque côté de l'espace créé par la suppression de la hernie discale. Etant donné que cet écart a une géométrie compliquée, il faut un implant de forme complexe pour le combler, lequel est fabriqué à l'aide des techniques avancées de moulage par injection. Ce projet d'une durée de quatre ans est à présent terminé. Un nouveau séparateur vertébral a été conçu et un prototype a été fabriqué. Le nouveau composite en céramique, constitué de matériaux bioactifs et bioinertes, a été minutieusement testé en laboratoire et lors d'études expérimentales sur des animaux. Une évaluation du prototype a été réalisée chez le mouton : environ trois mois après l'implantation, la spondylodèse s'est faite avec un nouvel os entourant complètement l'implant. Des essais cliniques seront nécessaires avant que les patients puissent profiter de ce nouveau traitement. Les travaux ont conduit à une demande de brevet d'invention sur la conception de l'instrument et ont abouti à un nouveau projet de recherche. De surcroît, tant les matériaux que la technologie mis au point seront également applicables à d'autres domaines biomédicaux tels que les implants dentaires et les instruments chirurgicaux non métalliques. Structure du partenariat mis en place Six partenaires issus de trois pays européens ont collaboré aux divers aspects de la mise au point du nouveau séparateur en céramique. Il y a eu une fertilisation croisée des idées et des techniques depuis la conception initiale aux essais définitifs du prototype, en passant par le choix des matériaux et par le processus de fabrication. Parmi les partenaires de recherche figuraient le Danish Technology Institute (DTI), un institut de recherche spécialisé dans les biomatériaux et la céramique, IRTEC-CNR (Italie) et l'Imperial College of Science, Technology & Medicine (ICSTM) du Royaume-Uni. Trois entreprises spécialisées dans la céramique ont également participé au projet : Biocomposites Ltd et Morgan Matroc Ltd (toutes deux du Royaume-Uni), et FIN-Ceramica Faenza srl (Italie).