Les experts en éthique accordent leur préférence à une approche selon le principe de précaution dans le domaine du clonage
Madame Noëlle Lenoir, présidente du groupe européen d'éthique, a déclaré que le groupe pourrait conseiller à la Commission européenne d'observer le principe de précaution eu égard à la légalisation du clonage humain lors de la publication d'un avis à ce sujet en novembre prochain. "Nous devrions sans doute envisager les choses par étapes, en fixant notre attention sur le principe de précaution", a-t-elle déclaré à l'hebdomadaire français "Le Journal du Dimanche". Son commentaire fait suite à un rapport britannique recommandant l'autorisation de la recherche portant sur les cellules souches - y compris la recherche sur les embryons humains - moyennant des contrôles légaux stricts et le respect de considérations éthiques. Tony Blair, premier ministre britannique, a repris les recommandations et soumettra la question au vote des parlementaires britanniques. Alors qu'une directive européenne de 1998 sur les brevets interdit tout usage industriel ou commercial d'embryons, les mesures réclamées dans le rapport britannique deviendraient absolument licites en vertu du droit communautaire. La question a relancé le débat du clonage en prévision du rapport du groupe européen d'éthique, lequel est susceptible de jouer un rôle fondamental dans la formulation de la position communautaire. "Beaucoup de choses seront réalisées sous la pression exercée par les patients et l'industrie. Mais il appartient au groupe d'éthique de mettre en lumière les risques inhérents à tout progrès," a déclaré Madame Lenoir.