L'ADN pour l'administration des médicaments
Le développement de systèmes efficaces d'administration des médicaments et des vaccins reste un défi médical crucial. Lors de la conception de tels systèmes, les scientifiques doivent prendre en compte divers aspects cruciaux pour leur performance tels que la composition, la fonctionnalisation, la morphologie et le mécanisme de libération. Pour des applications in vivo, les copolymères de bloc biodégradables sont un critère fondamental si l'on veut créer des sous-produits inoffensifs que l'organisme peut facilement éliminer. Néanmoins, la vaste majorité des systèmes de livraison utilisent des agrégats sphériques, qui restent en circulation à mesure où ils échappent à l'assimilation par les macrophages. Pour surmonter ce problème, les scientifiques du projet à financement européen PHOMULDNAPOL (Photoresponsive multifunctional DNA block copolymer nanocarriers for drug delivery and vaccine development) ont proposé de mettre au point es nanotransporteurs à base de polymères ADN. Ce système repose sur des séquences ADN complémentaires liées à des molécules spécifiques qui produisent des polymères multifonctionnels une fois hybridés. Le désassemblage peut être induit dans des conditions spécifiques, fournissant ainsi une libération contrôlée. Les polymères de polyéthylène glycol et de poly-ε-caprolactone ont été synthétisés et assemblés en des micelles semblables à des vers chargés de médicaments anticancéreux connus. Le désassemblage de ces micelles a été étudié in vitro et leur efficacité a été testée dans un modèle murin cancéreux in vivo. La formule a été administrée aux souris atteintes de tumeurs et elles ont présenté une baisse considérable du volume de la tumeur, indiquant clairement que le traitement cancéreux était efficace. Quant aux vaccins, des systèmes à base de nanoparticules offrent des molécules immuno-stimulatrices et co-stimulatrices aux cellules présentant un antigène afin de déclencher des réponses immunitaires. Le consortium PHOMULDNAPOL a relié les molécules ADN courtes monobrin appelées CpGs aux polyanions pour former des micelles porteuses de l'antigène pour la vaccination. L'efficacité anti-tumorale de ce vaccin innovant a été évaluée in vivo et ses résultats ont été prometteurs. L'utilisation de l'ADN comme moyen d'administration de médicament ou de vaccin représente une nouveauté et est un progrès important dans le domaine vu sa versatilité.
Mots‑clés
ADN, administration de médicaments, vaccin, nanotransporteur, polymère, polyéthylène glycol, poly-ε-caprolactone, micelle, CpG polyanionique