Skip to main content
Aller à la page d’accueil de la Commission européenne (s’ouvre dans une nouvelle fenêtre)
français français
CORDIS - Résultats de la recherche de l’UE
CORDIS

Article Category

Contenu archivé le 2023-01-13

Article available in the following languages:

Evaluateur pour l'UE: une expérience des plus enrichissantes, d'après une chercheuse britannique

Au moment où la Commission européenne cherche activement à faire passer à 40 pour cent la part des femmes chargées des évaluations, conformément à l'objectif stipulé dans le Sixième programme-cadre (6ème PCRD), CORDIS Nouvelles interroge une évaluatrice chevronnée sur le "défi...

Au moment où la Commission européenne cherche activement à faire passer à 40 pour cent la part des femmes chargées des évaluations, conformément à l'objectif stipulé dans le Sixième programme-cadre (6ème PCRD), CORDIS Nouvelles interroge une évaluatrice chevronnée sur le "défi" que représente l'évaluation des propositions de projets pour l'UE. Sue Lewey dirigeait un centre de recherche maritime à Southampton, au Royaume-Uni. Depuis deux ans, elle travaille à temps partiel pour l'AMRIE (Alliance of Maritime Regional Interests in Europe), basée à Bruxelles, tout en gérant un cabinet de conseil privé au Royaume-Uni. Elle continue également d'enseigner à temps partiel. Lors de l'entretien, Mme Lewey a insisté plusieurs fois sur le fait que la participation à une évaluation est un processus allant dans les deux sens: si les chercheurs sont au service de la Communauté, ils en retirent eux-mêmes des bénéfices. Et ce sont ces bénéfices qui ont d'abord intéressé Mme Lewey. "Nous [au centre de recherche] trouvions que nous devions absolument désigner quelques personnes pour participer à ce travail d'évaluation et ainsi avoir une idée concrète des projets de recherche", explique Mme Lewey. "Nous savions que nous avions beaucoup à offrir et que nous disposions d'une vaste expérience de la recherche et de l'examen des propositions. Nous avions ces qualités à offrir mais, nous voulions également savoir pour notre propre compte ce que pensaient les gens, et quel genre de projets était susceptible d'aboutir", ajoute-t-elle. Mme Lewey est devenue "assez douée" pour la rédaction de propositions de recherche et a participé à six projets financés par l'UE. En outre, elle a procédé à quatre évaluations en quatre ans. Mme Lewey n'a eu aucun mal à faire la transition vers l'évaluation des propositions pour l'UE, ayant participé à un processus similaire au niveau national et passé en revue de nombreux projets de thèses. "Je pense que je sais très bien déceler les propositions de recherche qui ne reposent que sur du bluff [...]. On s'habitue à repérer ce genre de pratiques, à distinguer ce qui est très bon et solide de ce qui ne l'est pas." D'un point de vue pratique, les évaluateurs se doivent d'être disponibles pendant six jours, pendant lesquels ils sont invités à étudier des propositions relatives à un appel particulier, bien que le processus ne dure en général qu'entre trois et cinq jours. La première journée se compose de briefings sur l'appel, au cours desquels sont exposés les objectifs de la Commission et les éventuelles réglementations pertinentes. En très peu de temps, l'exercice devient bien plus simple: "La lecture de la première proposition prend des heures et des heures, et puis on prend le rythme et on sait mieux à quels aspects accorder une attention particulière", explique Mme Lewey. Les évaluations auxquelles elle a participé se sont déroulées dans un cadre très masculin. Mais ceci ne l'étonne pas, car la science et la technologie maritimes sont dominées par les hommes. Elle ne savait pas que la Commission avait depuis peu pour objectif que les femmes représentent 40 pour cent de l'ensemble des évaluateurs, et elle trouve qu'il s'agit là d'un "saut considérable" qui n'est peut-être pas réalisable dans un avenir proche: "Les femmes sont de toute façon sous-représentées dans les disciplines scientifiques, alors je ne vois pas où l'on pourra trouver ces 40 pour cent." En revanche, elle est tout à fait favorable à l'ambition qu'illustre cet objectif et reconnaît qu'elle travaille dans l'un des secteurs les moins féminisés. Mme Lewey a également tenu à mettre en exergue la pénurie généralisée d'évaluateurs dans l'UE. L'une des raisons en est que certaines universités sont réticentes à l'idée de voir leurs chercheurs disparaître à Bruxelles six jours durant. En revanche, le soutien offert par le Southampton Institute a été très important: "Mon établissement a jugé qu'il était bon que des évaluateurs du 5ème PCRD issus de cette université puissent dire [à propos de leurs propres propositions de recherche] 'non, ça ne peut pas passer'." Elle est également d'avis que participer à des projets et à leur évaluation est un peu comme l'histoire de la poule et de l'oeuf: les évaluateurs deviennent plus confiants quant à leur capacité à reconnaître une bonne proposition, tandis que nombre d'entre eux pensent qu'ils auraient dû entreprendre certains projets de leur propre chef avant de devenir évaluateurs. Dans l'ensemble, Mme Lewey a "beaucoup apprécié" le défi de la mission qui lui a été confiée, et elle pense en avoir tiré parti. "J'ai rencontré des gens formidables et je crois avoir beaucoup appris, non seulement sur le processus d'évaluation, mais également sur les attitudes et les approches très diverses des différents Etats membres en matière de recherche. Je pense qu'il est très appréciable de pouvoir le constater et de voir ces différences se refléter dans les propositions et les discussions. C'est un apprentissage précieux pour quiconque vit en Europe", a-t-elle conclu.

Mon livret 0 0