Les Etats-Unis demandent une décision définitive dans le litige avec l'UE sur les OGM
Les Etats-Unis, l'Argentine et le Canada ont demandé à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de former un groupe de règlement des différends afin de déterminer si les politiques de l'UE relatives aux organismes génétiquement modifiés (OGM) constituent un obstacle au commerce. Cette nouvelle escalade des dissensions transatlantiques sur les OGM intervient précisément un mois avant la conférence ministérielle de l'OMC à Cancún (Mexique). Les trois pays accusent l'UE de maintenir un moratoire de facto sur les autorisations de produits GM, ce que réfute avec force la Commission européenne. "Nous déplorons ce recours à une procédure injustifiée", a déclaré Pascal Lamy, Commissaire européen en charge du Commerce. "Le cadre réglementaire de l'UE pour l'autorisation des OGM est clair, transparent, raisonnable et non discriminatoire. Nous sommes persuadés que l'OMC confirmera que l'UE respecte pleinement ses obligations." Linnet Deily, l'ambassadrice américaine auprès de l'OMC, a toutefois affirmé que les politiques européennes mettent à mal le perfectionnement d'une technologie qui est "très prometteuse pour accroître la productivité des agriculteurs, soulager la famine et améliorer la santé dans les pays en développement, et préserver l'environnement", d'après différents rapports. Simultanément, la Commission soutient dans un communiqué: "L'affirmation selon laquelle l'UE entrave la grande cause de la lutte contre la faim en Afrique n'est pas fondée. De nombreux pays souffrant de pénurie alimentaire ont demandé aux principaux donateurs d'aide alimentaire d'éviter de leur fournir des aliments contenant des OGM." Il est également fait référence dans ce communiqué à un récent sondage réalisé par la chaîne ABC News auprès de 1.024 adultes aux Etats-Unis, qui a révélé que 92 pour cent d'entre eux sont en faveur d'un étiquetage plus clair des denrées alimentaires génétiquement modifiées. La durée moyenne des procédures de groupe spécial pour le règlement d'un différend à l'OMC s'élève à environ une année. La nécessité dans cette affaire particulière de consulter des experts scientifiques pourrait toutefois allonger les délais.
Pays
Argentine, Canada, États-Unis