La recherche européenne sur les TIC, objet d'un rapport et de recommandations
De nouvelles actions sont nécessaires en vue de faciliter la transformation des résultats de la recherche sur les technologies de l'information et de la communication (TIC) en "valeur pour l'économie et la société", peut-on lire dans un récent rapport. Publié par le groupe consultatif sur les technologies de la société de l'information, le rapport portant sur l'exploitation des résultats de la recherche identifie une série d'obstacles actuels à la pleine exploitation des résultats de la recherche sur les TIC en Europe. Le rapport comporte une liste de diverses mesures susceptibles d'être mises en oeuvre au niveau communautaire - notamment dans le contexte du Sixième programme-cadre (6ème PCRD) - pour surmonter ces obstacles. L'un des obstacles mis en exergue dans le rapport est l'absence de couche "système" dans la recherche sur les TIC. Vu la vitesse à laquelle les produits et services en matière de TIC se développent et se combinent avec d'autres disciplines, les auteurs du rapport estiment que "la recherche doit, plus que jamais et au plus vite, être impliquée dans le développement d'une chaîne de valorisation intégrale afin de permettre le matriçage d'une chaîne de plus en plus complexe de technologies et de canaux commerciaux." Afin de bénéficier pleinement de l'impact de ces technologies, les auteurs du rapport suggèrent de les intégrer dans des plateformes et des environnements pouvant servir de base à la création d'applications, de produits et de systèmes à haute valeur. Toutefois, une telle recherche fait défaut en Europe, que ce soit dans le programme-cadre ou au niveau national, peut-on lire dans le rapport. Il s'impose, pour combler cette lacune, d'adopter une approche plus intégrée et interdisciplinaire. "Les nouveaux instruments du 6ème PCRD sont autant de moyens de traiter ce problème à condition que ce type de recherche soit clairement prévu dans le programme de travail," affirment les auteurs du rapport, en ajoutant qu'il faut également réviser les première et dernière phases du processus d'évaluation de projet afin de les axer sur les mérites stratégiques d'une proposition. Un autre obstacle majeur identifié dans le rapport est le manque de normes ouvertes ou l'existence d'un trop grand nombre de normes, combiné à des schémas d'octroi de licences inappropriés dans de nombreux secteurs des TIC. "Si les leçons du passé montrent que [...] les standards imposés par les gouvernements ne permettaient pas toujours d'assurer le développement économique, l'absence de standards ou l'existence de seuls standards propriétaires de facto entrave actuellement le développement économique et l'innovation de nombreux nouveaux secteurs TIC," poursuivent les auteurs du rapport. Toutefois, ils avancent une solution facile au problème: la recherche de consensus. "L'Europe peut continuer à tirer parti de la capacité de son industrie à créer un consensus autour d'objectifs et d'approches communs qui génèrent des situations gagnant-gagnant pour les fournisseurs de la chaîne d'approvisionnement, les clients et les consommateurs". Bien qu'il n'y ait pas une façon établie de parvenir à un consensus autour du développement de normes ouvertes, on peut lire dans le rapport que: "Il est clair toutefois que, en réunissant les divers acteurs et en aidant à la définition d'ambitions et d'objectifs partagés par l'industrie, les universités et les autorités publiques, le succès devient hautement probable". Pour ce qui est d'améliorer l'exploitation des ressources humaines dans le secteur des TIC, les auteurs du rapport soulignent la nécessité de promouvoir plus encore l'échange et le mélange de personnes et de compétences entre industries et universités. Malgré les efforts intensifs déployés ces dix dernières années pour resserrer les liens entre recherche industrielle et universitaire en Europe, les auteurs du rapport estiment que des efforts supplémentaires s'imposent si l'on veut parvenir à des objectifs et à des approches partagés en matière de recherche. L'on pourrait, pour y parvenir, développer des "laboratoires de recherche industrie-université sur les campus", mieux exploiter les bourses Marie Curie et autres schémas de financement communautaire et d'aide aux chercheurs. D'autres recommandations faites dans le rapport portent sur la réaffectation et le meilleur usage des investissements publics dans les TIC; la promotion d'une culture de la prise de risques et de l'esprit d'entreprise dans ce secteur; et la reconnaissance des besoins des consommateurs ainsi que la nécessité d'y répondre.