Le Commissaire Busquin lance le débat sur l'avenir de l'industrie manufacturière européenne
L'industrie manufacturière européenne est considérée depuis longtemps comme un secteur connaissant un lent déclin. Effectivement, en termes de pourcentage, le secteur n'emploie plus que 18 pour cent des salariés, ceci étant dû principalement à la concurrence des pays asiatiques et à l'importance croissante du secteur des services. Cependant, l'industrie manufacturière représente encore 22 pour cent du PIB de l'UE et, vu les nouvelles opportunités offertes par les produits high tech et les nanotechnologies, les responsables politiques souhaitent vivement souligner l'importance d'une industrie manufacturière européenne solide. C'est pour cette raison que les parties intéressées de toute l'Europe se sont réunies à Milan (Italie) les 1er et 2 décembre à l'occasion de la conférence "Manufuture 2003". L'événement avait pour objectif de parvenir à un consensus sur l'orientation à donner à l'industrie manufacturière et sur les priorités de recherche qui devraient guider son futur développement. Préalablement à la manifestation, une vision générale de cette évolution avait été esquissée dans un document de travail centré sur le fait que l'industrie manufacturière ne devrait plus être basée sur les ressources, mais sur les connaissances. Les facteurs clés du succès d'une telle transformation ont été identifiés: des activités de recherche accrues et plus intégrées, une coopération internationale ciblée et un cadre politique amélioré. Chacun de ces objectifs a été approuvé par le Commissaire européen à la Recherche, Philippe Busquin, dans son allocution de clôture de la conférence, mais il a tout d'abord mis en lumière une condition plus fondamentale. "Il faut une vision; un agenda stratégique. Nous devons mobiliser toutes les parties prenantes", a-t-il déclaré aux délégués. Pour atteindre ce but, le moyen le plus évident consiste à établir une plate-forme européenne de technologie pour l'industrie manufacturière, et M. Busquin s'est félicité de "l'intérêt significatif" déjà manifesté par le secteur à l'égard de cette proposition. "Je pense qu'une telle initiative pourrait donner un nouvel élan à votre secteur [et] il serait par conséquent utile de former un groupe de réflexion de haut niveau afin de mieux définir les besoins technologiques, les priorités de recherche et un agenda stratégique global", a déclaré le Commissaire. M. Busquin a annoncé qu'il lancerait un processus de consultation d'une durée de trois mois basé sur le document de travail final élaboré au cours de la conférence. Ceci devrait assurer "la meilleure communication possible entre les différents acteurs intéressés", a-t-il ajouté. Il a ensuite engagé la Commission à élaborer un plan d'action pour les technologies manufacturières, similaire à l'approche déjà appliquée aux technologies environnementales. "Cet objectif ne peut être atteint que si les acteurs du secteur s'efforcent de travailler davantage ensemble pour permettre à cette industrie traditionnelle de devenir une industrie à haute valeur ajoutée", a conclu M. Busquin.