Processus de Lisbonne: résultats rapides requis
Deux des principales associations professionnelles d'Europe ont réagi au rapport annuel de la Commission destiné au Conseil européen de printemps en appelant les Etats membres à de "rapides résultats" dans le processus de Lisbonne. UNICE, l'Union des confédérations de l'industrie et des employeurs d'Europe, et EUROCHAMBRES, l'Association des chambres européennes de commerce et d'industrie, ont toutes deux salué le rapport de la Commission et, notamment, son analyse des points forts et des points faibles de chaque Etat membre dans le contexte global du processus. S'il se dit satisfait du contenu et du ton direct du document, le secrétaire général d'EUROCHAMBRES, Arnaldo Abruzzini, ajoute toutefois: "D'un autre côté, la lecture du rapport est décourageante: les progrès, trop rares et trop lents, sont le fait de trop peu de pays". "Les gouvernements des Etats membres - et nous incluons ici les pays en phase d'adhésion - doivent monter qu'ils croient encore à la validité du processus et des ambitions de Lisbonne. Un démarrage rapide ne suffit pas, il faut aussi des résultats rapides," a-t-il ajouté. Selon M. Abruzzini, le secteur industriel reconnaît que l'on progresse toutefois dans certains domaines, dont la réforme des marchés de l'emploi, l'utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC), et l'enseignement. Et de conclure: "Toutefois, les principaux indices révèlent un fossé grandissant en termes de productivité du travail entre l'UE et les Etats-Unis, une croissance économique modérée et des sorties nettes de capitaux de l'UE. Ces signes sont la preuve irréfutable de ce que l'économie européenne est loin d'être la plus compétitive au monde". Pour l'UNICE, s'exprimant au travers de son président, Jürgen Strube, il faut rechercher dans des coûts excessifs et des réglementations trop lourdes les raisons qui empêchent l'Europe de devenir l'économie la plus compétitive au monde en 2010. "Comme l'UNICE l'a souligné dans son manifeste pour la compétitivité, les entreprises européennes, à l'image du Gulliver de Swift, doivent être libérées de milliers de petites contraintes qui les empêchent de dégager pleinement leur potentiel économique afin de créer de la prospérité pour l'Europe." Selon M. Strube, l'UNICE reconnaît la justesse des trois priorités établies par le rapport, à savoir les investissements, la compétitivité et l'emploi. "Toutefois, il convient de développer un sens plus aigu de l'urgence et de mettre l'accent sur des réformes économiques susceptibles de déboucher sur des résultats rapides". "C'est pourquoi le secteur industriel européen en appelle à la Présidence irlandaise afin que tout soit mis en oeuvre pour que les chefs de gouvernement prennent, lors du sommet de printemps qui se déroulera en mars prochain, l'engagement formel d'entreprendre des réformes économiques", a-t-il conclu.