La ministre irlandaise plaide pour une nouvelle initiative en faveur de la recherche fondamentale sans complications administratives
La ministre irlandaise en charge des entreprises a apporté son soutien aux appels favorables à une initiative communautaire spécifique visant à stimuler la qualité de la recherche fondamentale. S'exprimant lors d'un symposium à Dublin, en Irlande, le 16 février dernier, Mme Harney a affirmé que le meilleur moyen d'améliorer les performances de la recherche et du développement (R&D) dans l'UE consistait à mettre en concurrence les meilleurs chercheurs du continent. Cette initiative devrait prévoir une évaluation globale et indépendante par les pairs et être mise en ouvre avec un minimum de formalités administratives, a-t-elle ajouté. « Sans vouloir préjuger des travaux du symposium, je suis d'avis que nous devons agir rapidement et de manière déterminée pour mettre au point une telle initiative », a affirmé Mme Harney. « Une priorité claire en faveur de la recherche scientifique, qui constitue le moteur de l'innovation et de la croissance, et une hiérarchisation de secteurs particuliers de la recherche en fonction de fonds communautaires ciblés, n'empêchent pas de faire appel à un nouveau mécanisme flexible permettant de mettre en ouvre cette initiative avec un minimum de formalités administratives », a-t-elle déclaré. La déclaration de la ministre intervient au lendemain d'une communication de la Commission européenne mettant en place un débat au sein des institutions européennes sur les formes possibles que pourrait revêtir l'aide à la recherche fondamentale en Europe. La création d'un Conseil européen de la recherche (CER) constitue une des nombreuses options qui ont la cote auprès de la communauté scientifique. Si la forme que prendra l'aide à introduire n'est pas encore claire, la volonté de la Commission d'accroître son soutien en faveur de la recherche est manifeste, comme en témoignent les perspectives financières proposées par la Commission pour la période 2007-2013. La proposition prévoit un instrument financier spécifique pour la recherche fondamentale. Mme Harney justifie son appel en faveur d'une initiative ciblée et sans complications administratives en mentionnant brièvement l'existence d'une approche de ce type en Irlande: « À ce jour, la Fondation irlandaise pour la science a engagé 320 millions d'euros d'investissements dans la recherche, une mission qu'elle a réalisée avec une équipe de 30 personnes, conduite par une direction composée de personnalités éminentes du monde scientifique et de l'entreprise. Tout ceci confirme que l'excellence scientifique et une approche ciblée ne s'excluent pas mutuellement », a-t-elle affirmé. « Cela témoigne également de la valeur d'une approche épurée et efficace qui n'est pas paralysée par la bureaucratie. » Mme Harney a affirmé que la concurrence mondiale visant à attirer les talents dans le domaine des technologies et de la science s'intensifiait, et que l'Europe est déjà la traîne alors qu'elle devrait jouer les premiers rôles. Elle a appelé les États membres à réexaminer leurs procédures afin de faire en sorte que la recherche aboutisse à des applications commerciales. Les universités européennes ont beaucoup à apprendre de leurs homologues américaines, a-t-elle ajouté, notamment pour comprendre que la collaboration avec le secteur privé est vitale dans la mesure où elle constitue une passerelle vers des investissements et des compétences privés.
Pays
Irlande