L'EURAB publie un avis sur les sciences sociales et les plate-formes technologiques européennes
Le Conseil consultatif européen pour la recherche (EURAB) a publié deux séries de recommandations, la première sur les sciences sociales et humaines dans le cadre de l'Espace européen de la recherche (EER), la seconde sur les plate-formes technologiques européennes. D'après le rapport, la principale destinataire des recommandations de l'EURAB, qui portent sur l'élaboration d'un cadre de recherche dans le domaine des sciences sociales et humaines dans le contexte de l'EER, est la Commission. Si cet avis peut influer sur les appels à propositions restants au titre du sixième programme-cadre (6ème PCRD), le rapport ajoute que "l'idée maîtresse des recommandations de l'EURAB concerne avant tout le 7ème PCRD." Le Conseil propose en premier lieu d'accorder une attention accrue aux activités mêmes de recherche des sciences sociales et humaines au titre des programmes-cadres. Ces activités doivent aborder des enjeux sociaux, économiques et politiques, le rapport suggérant les deux exemples que sont la démocratie et le patrimoine culturel européen, bien qu'il ajoute que les chercheurs dans le domaine des sciences sociales et humaines sont les mieux placés pour élaborer une liste plus exhaustive de thèmes. Le rapport soutient l'inclusion des sciences sociales et humaines à la priorité "aide aux infrastructures de recherche" des futurs programmes-cadres. Il ajoute que "le terme infrastructure de recherche' doit faire l'objet de la définition la plus large possible pour couvrir le champ d'application des sciences sociales et humaines, une tâche à laquelle devrait s'atteler une task-force d'experts." Afin de renforcer la dimension socio-économique de tous les grands secteurs de recherche des programmes-cadres, l'EURAB conseille à la Commission d'analyser le nombre d'experts en sciences sociales et humaines prenant part à des propositions admises au titre du 6ème PCRD. Il s'agirait en fait de mesurer l'importance réelle - par opposition à l'importance rhétorique - de la dimension socio-économique des projets. Une autre stratégie proposée par l'EURAB consiste à accroître le nombre d'experts en sciences sociales et humaines prenant part à l'évaluation des propositions. Concernant les instruments de financement de la recherche dans le domaine des sciences sociales et humaines, la Commission est instamment priée de faire appel à des instruments de moindre taille et d'envisager la création d'un nouvel instrument, qui serait baptisé "Espace d'innovation pour la recherche en sciences sociales et humaines". Il aurait pour objectif d'encourager les chercheurs de ce secteur à coopérer et explorer des opportunités de recherche innovantes. Un second rapport de l'EURAB examine le concept de plate-forme technologique européenne et propose les principes qui doivent mener à la mise sur pied et au bon fonctionnement de cette plate-forme. Globalement, le rapport considère ces plate-formes comme des initiatives en matière d'innovation rassemblant tous les acteurs internationaux concernés en vue de répondre à un défi ou à un besoin de dimension européenne. Au cours de la première phase de ce type d'initiative, les membres de la plate-forme doivent mettre au point une vision aboutissant à la création d'un plan d'action ou d'une feuille de route. Au cours de la seconde phase, qui peut durer dix ans ou plus, la plate-forme supervisera et coordonnera ensuite l'application de la feuille de route. L'EURAB définit cinq principes directeurs applicables à la mise sur pied d'une plate-forme technologique européenne. Tout d'abord, le défi à relever doit être important et la réponse doit s'inscrire naturellement dans le long terme. Les plate-formes technologiques ne sont pas des "mécanismes de résolution de problèmes à court terme", commente le rapport. Lié au premier, le deuxième principe stipule que les plate-formes ne doivent être mises en place que si un besoin stratégique européen bien défini justifie ce type d'instrument. "Pour imposer l'innovation au-delà des frontières nationales, industrielles et technologiques, les plate-formes doivent susciter un soutien politique fort et revêtir une grande visibilité à l'échelle européenne, voire mondiale", ajoute le rapport. L'EURAB considère également le quatrième principe comme un facteur clé, à savoir que les plate-formes sont animées par des acteurs concernés par l'application ou par l'aspect problématique du processus d'innovation, et non par des décideurs politiques. Le dernier principe directeur exposé dans le rapport affirme que: "Il faut une feuille de route présentant une vision à plus long terme, une stratégie efficace pour réaliser cette vision et un plan d'action détaillé pour mener les activités nécessaires." L'EURAB avertit que les plate-formes ne peuvent être considérées comme une réponse à tout, concluant que "si elles deviennent le must de l'année, elles perdront leur valeur et l'industrie refusera d'y participer."