Prodi appuie la nomination d'un commissaire chargé de veiller aux objectifs de Lisbonne et en appelle à la clairvoyance politique
Romano Prodi, Président de la Commission européenne, a apporté son appui implicite à l'appel de plusieurs États membres en faveur de la nomination d'un commissaire chargé de contrôler les réformes nécessaires pour atteindre les objectifs de Lisbonne. Présentant les résultats du Conseil européen au Parlement européen, le 31 mars, M. Prodi a déclaré : "Il manque au processus de Lisbonne une autorité communautaire forte, seule capable de coordonner les actions." Le Président de la Commission a également invité les acteurs politiques nationaux à se projeter au-delà des prochaines élections: "L'investissement en ressources humaines et en connaissance, que nous jugeons tous indispensable, n'est rentable qu'à très long terme. Le politique tend, pour sa part, à privilégier de plus en plus les mesures qui produisent des effets visibles avant la fin du cycle électoral, beaucoup plus bref." Il a fait l'éloge des États membres qui ont cherché à introduire des réformes en déclarant qu'ils ont fait preuve "de clairvoyance et de courage politique". Pour atteindre l'objectif de Lisbonne qui est de faire en sorte que l'économie européenne soit la plus concurrentielle au monde à l'horizon de 2010, il convient de prendre une série de décisions et de mettre en ouvre des politiques. L'une des priorités est l'investissement dans la recherche-développement. "Cela fait maintenant des années que nous le répétons", a rappelé M. Prodi. "Toutefois, il ne suffit pas de tomber d'accord sur les choses à faire: il faut encore un engagement sérieux et les moyens d'agir." M. Prodi a déploré le fait que "que nous n'(ayons) jusqu'à présent pas réussi à joindre les actes à la parole", mais a exprimé son espoir que la situation change. Il a ajouté qu'il existait des signaux positifs, notamment la volonté politique apparente de progresser rapidement sur le thème de l'initiative européenne pour la croissance. Cette initiative comprend une liste de projets "Quick-start" dans les secteurs de la recherche-développement, des transports, de l'énergie et des technologies de l'information. M. Prodi a également déclaré qu'il fallait "que, d'ici à la fin de l'an prochain, le déficit de transposition des directives de Lisbonne soit comblé".