Busquin attend une décision relative au CER sous la présidence néerlandaise
S'exprimant à Bruxelles, le 11 mai 2004, Philippe Busquin, Commissaire à la Recherche, a fait part de son espoir quant à un accord sur la mise en place d'un Conseil européen de la Recherche (CER) pour la recherche fondamentale sous la présidence hollandaise au cours de la période de juillet à décembre 2004. Il a déclaré que l'idée de créer une agence basée sur le modèle américain de la fondation nationale pour la science (National Science Foundation) était accueillie très positivement par les États membres. En effet, au cours du dernier Conseil "Compétitivité", les ministres ont reconnu "la nécessité de renforcer la recherche fondamentale au niveau européen". M. Busquin a expliqué que l'agence serait entièrement indépendante et se composerait d'un sénat scientifique européen ainsi que d'un conseil exécutif constitué exclusivement de scientifiques. Ainsi la recherche ne serait aucunement déterminée par les gouvernements nationaux mais par les chercheurs eux-mêmes. Le conseil exécutif définirait les objectifs, les programmes et les méthodes d'évaluation dans chaque domaine de recherche. Un budget serait attribué au conseil qui le répartirait entre les chercheurs sous la forme de bourses. L'idée consisterait à mettre les scientifiques en concurrence afin de favoriser une compétition basée sur l'évaluation par des pairs. Selon M. Busquin, le problème actuel de l'Europe est que les meilleurs scientifiques européens ne sont pas rassemblés de manière à entrer en concurrence au niveau européen. "Nous devons cesser de travailler à un niveau national et évoluer vers un niveau européen", a-t-il déclaré. "Nous devons réunir nos meilleurs scientifiques afin qu'ils gagnent en visibilité au niveau mondial et qu'ainsi nous soyons finalement à même de rivaliser avec les États-Unis." M. Busquin a expliqué que cette nouvelle approche s'appuyait sur le constat que la recherche fondamentale est optimale lorsqu'elle est le fruit d'un effort individuel plutôt que d'un effort conjoint. Étant donné que la collaboration s'avère difficile, il est presque impossible d'intégrer la recherche fondamentale au sein d'un réseau d'excellence. Selon M. Busquin, les réseaux d'excellence fonctionnent mieux dans le cadre de la recherche appliquée. Le commissaire a expliqué que ce glissement significatif vers la recherche fondamentale s'expliquait également par la pression croissante exercée par l'industrie sur les organismes publics, afin qu'ils financent la recherche fondamentale et laissent la recherche appliquée au secteur privé. En outre, M. Busquin a déclaré qu'au titre du prochain programme-cadre, qui sera lancé en 2007, une section entière serait consacrée à la recherche fondamentale. Une communication de la Commission à ce sujet sera publiée sous peu.