La Commission publie un rapport de synthèse sur les ateliers de dialogue consacrés aux sciences sociales
La Commission européenne a publié un rapport de synthèse sur une série d'ateliers destinés à diffuser des informations sur les derniers travaux de recherche menés en Europe dans le domaine des sciences sociales. Les ateliers de dialogue ont été lancés en 2000 dans le but de faciliter l'échange de vues et d'informations entre les chercheurs du secteur des sciences sociales et humaines et les décideurs politiques, les entreprises, les organisations non gouvernementales et, plus largement, les citoyens. Le financement de l'initiative se poursuit au titre de la priorité thématique "Citoyens et gouvernance dans une société fondée sur la connaissance" du sixième programme-cadre (6e PCRD). Dans sa préface du rapport, Achilleas Mitsos, directeur général de la DG Recherche de la Commission, décrit les ateliers comme "un forum pour le développement et la diffusion de la connaissance dans le cadre de projets et au-delà du monde de la recherche". "Ces ateliers se sont également avérés très efficaces pour promouvoir la communication et la compréhension entre les chercheurs et le monde politique en Europe", écrit-il. Le rapport se divise en deux parties: "la cohésion sociale et les politiques de bien-être" et "la citoyenneté, la gouvernance et le règlement des conflits". Chaque partie fait état de six ateliers qui ont eu lieu entre 2000 et 2003. Le rapport y présente différentes méthodes et théories de recherche, ainsi que divers avis, expériences et critiques. Au cours de l'atelier sur l'exclusion sociale, la mise en activité et le bien-être, Hugh Richardson, directeur général adjoint de la DG Recherche a lancé un appel aux chercheurs et aux hommes politiques: "Il est essentiel que les chercheurs prennent en compte la nécessité de traduire leurs découvertes en mesures politiques. Les universitaires doivent sortir de leur tour d'ivoire. Il est tout aussi essentiel que les hommes politiques soient à l'écoute de que les chercheurs ont à leur dire. Ce sera tout sauf simple dans la mesure où ils sont animés d'états d'esprit différents. La recherche est une activité à long terme, alors que les décideurs politiques ont souvent besoin de solutions pratiques à court terme." Pour les besoins de l'atelier sur les migrations et l'intégration sociale des migrants, le professeur Stephen Castles, directeur du Refugee Studies Centre de l'université d'Oxford, a examiné les résultats de 16 projets menés au titre des quatrième et cinquième programmes-cadres. D'après le professeur Castles, l'une des principales conclusions de cet examen est que les politiques de migration ont largement échoué. Donnant deux exemples de politiques infructueuses, il a fait référence à la politique allemande, remontant aux années 1950, époque où l'Allemagne n'était pas un pays d'immigration. Actuellement, elle affiche l'un des taux d'immigration les plus élevés de l'UE et se distingue par la plus grande diversité culturelle. Il a également fait allusion au modèle français, qui consistait à ne pas créer de communauté ethnique. Aujourd'hui, la France fait face à une ségrégation ethnique et sociale et à des communautés musulmanes actives. S'agissant de l'avenir, le Dr Mitsos a écrit: "Nous entendons tirer les enseignements de cette première phase de "dialogues" afin d'améliorer et d'élargir ces derniers et d'autres formes d'échange entre les chercheurs du secteur des sciences sociales et humaines et le monde culturel, économique, social et institutionnel qu'ils étudient et qui, en même temps, les façonne."