Skip to main content
Aller à la page d’accueil de la Commission européenne (s’ouvre dans une nouvelle fenêtre)
français français
CORDIS - Résultats de la recherche de l’UE
CORDIS

Article Category

Contenu archivé le 2023-01-20

Article available in the following languages:

L'AIEA se penche sur l'avenir de l'énergie nucléaire dans les 50 prochaines années

Tout juste cinquante ans après qu'une centrale nucléaire de l'ancienne Union soviétique fut la première à être reliée à un réseau électrique national, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a déclaré que l'avenir de l'énergie nucléaire en Europe était toujours lo...

Tout juste cinquante ans après qu'une centrale nucléaire de l'ancienne Union soviétique fut la première à être reliée à un réseau électrique national, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a déclaré que l'avenir de l'énergie nucléaire en Europe était toujours loin d'être clair. Si le nombre de centrales nucléaires en Europe occidentale et en Amérique du Nord est plus élevé que partout ailleurs, la majorité des nouvelles installations sont construites en Asie. Sur les 27 centrales en cours de construction, 18 seront implantées dans cette région, l'Europe orientale (Russie y compris) arrivant en deuxième place avec un total de huit nouvelles constructions. D'après l'AIEA, les facteurs soutenant le développement de l'énergie nucléaire en Asie sont les pressions inhérentes à la croissance économique, la rareté des ressources naturelles et la croissance démographique. Et alors que le développement du nucléaire en Europe orientale s'est tout sauf interrompu, l'agence n'exclut pas l'éventualité que cette situation évolue de manière spectaculaire dans les prochaines années. "Plus nous nous penchons sur l'avenir, plus nous pouvons nous attendre à ce que les pays prennent en considération les bienfaits potentiels du développement de l'énergie nucléaire sur l'environnement mondial et la croissance économique", a déclaré Mohamed ElBaradei, directeur général de l'AIEA. "La décision d'adopter l'énergie nucléaire ne peut obéir à une approche unique valable pour tous. Les nouvelles centrales nucléaires revêtent le plus d'attrait là où la demande en énergie est croissante et les ressources alternatives sont rares, et là où la sécurité énergétique et la réduction de la pollution atmosphérique et des émissions de gaz à effet de serre constituent une priorité. Pourtant, certains pays ont écarté l'énergie nucléaire de leur bouquet énergétique en raison de leurs préoccupations liées à la sécurité et aux déchets", a ajouté M.ElBaradei. Les spécialistes de l'AIEA publient des projections régulières de l'avenir de l'énergie nucléaire, mais comme ces estimations reposent souvent sur des décisions politiques qui n'ont pas encore été prises dans bon nombre de pays, l'AIEA élabore des estimations "faibles" et "élevées". Dans ses dernières estimations "faibles", l'AIEA prévoit un accroissement annuel du volume d'électricité produite à partir d'énergie nucléaire jusqu'à 2020, mais comme ce taux de croissance sera plus faible que pour les autres sources d'énergie, la part du nucléaire dans l'énergie produite à l'échelle mondiale devrait chuter de 16% son niveau actuel à 12% d'ici 2020. Dans ses estimations "élevées", l'AIEA prévoit que l'énergie nucléaire produira 70% d'électricité en plus en 2030 qu'en 2002. Cela représente une croissance régulière qui aura toutefois peu d'impact sur la part du nucléaire dans le bouquet énergétique mondial. L'AIEA fait néanmoins état d'études à long terme menées par le Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (IPCC), l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et d'autres, qui témoignent d'une présence encore plus marquée de l'énergie nucléaire dans les décennies à venir. Ces études calculent le volume total d'énergie nécessaire pour élever le niveau de vie partout dans le monde, rendent compte de l'épuisement des ressources en carburants fossiles et prédisent les options qui, à long terme, seront les plus sensées sur le plan économique. Elles concluent que la consommation d'énergie nucléaire sera 2,5 fois plus importante d'ici 2030, représentant ainsi 27% de la production totale d'électricité, et sera quadruplée en 2050. Plusieurs facteurs détermineront lesquelles de ces projections envisagées pour l'énergie nucléaire se vérifieront, selon l'AIEA. Fait essentiel, la sécurité et les déchets nucléaires sont les principales problématiques qui dissuadent les pays d'adopter cette technologie. Concernant la sécurité, tandis que l'AIEA estime que des progrès importants ont été réalisés pour améliorer le rendement des installations, un certain nombre de questions, notamment les inquiétudes relatives au vieillissement des équipements, exigent une attention accrue. Pourtant, Tomihiro Taniguchi, directeur général adjoint de l'AIEA, souligne le fait suivant: "L'essentiel, c'est que le principe selon lequel les activités [des centrales nucléaires] doivent avant tout reposer sur la sécurité a la reconnaissance et l'adhésion de la communauté internationale." S'agissant des déchets nucléaires, l'AIEA prétend que les scientifiques s'accordent généralement à dire que les déchets de haute activité et les carburants consommés peuvent être éliminés en toute sécurité grâce à la technique de l'enfouissement géologique en profondeur. "Pourtant, dans bon nombre de pays, peu de progrès ont été constatés pour ce qui est de la construction de sites de [.] mise au rebut, et le règlement de cette problématique sera probablement le facteur clé qui influera sur le développement futur de l'énergie nucléaire", a déclaré l'AIEA. L'innovation constituera également un facteur clé de la mise au point de technologies nucléaires futures, selon Yuri Sokolov, directeur adjoint de l'AIEA en charge de l'énergie nucléaire: "À plus long terme, de nouveaux projets novateurs nécessitant un délai de construction plus court et des dépenses en capital nettement plus faibles pourraient contribuer à promouvoir une nouvelle ère de l'énergie nucléaire", a-t-il déclaré. L'AIEA estime que les dépôts d'uranium connus dans le monde qui peuvent être récupérés grâce aux technologies actuelles dureront 50 à 65 ans, mais affirme que les futures percées technologiques pourraient élargir l'utilité de ces ressources par un facteur de 60. "Compte tenu de tous les facteurs, il est certain que le développement de l'énergie nucléaire ne sera soumis à aucune limitation de ressources au cours du 21e siècle et, très probablement, encore longtemps après", a conclu M. Sokolov.

Mon livret 0 0