La Commission se félicite de la plateforme technologique européenne pour une chimie durable
La constitution de partenariats public-privé innovants dans des secteurs stratégiques de la recherche à l'aide desdites plateformes technologiques est une priorité avérée de la Commission, les derniers acteurs en date à prendre l'initiative étant les industries chimique et biotechnologique. Après avoir joué récemment un rôle déterminant dans l'établissement de partenariats public-privé dans le secteur de la biotechnologie des plantes, EuropaBio, l'Association européenne des bioindustries, vient de s'associer au CEFIC, le Conseil européen de l'industrie chimique, afin de mettre sur pied une plateforme technologique pour une chimie durable. Avec le concours de la DG Recherche de la Commission, les deux organisations ont élaboré un rapport exposant les motifs qui les ont incitées à constituer la plateforme et à inviter d'autres parties prenantes à jouer un rôle actif. Ce document signale que si l'Europe reste le leader mondial de la production chimique avec 28% du marché mondial sous son contrôle, ce chiffre est en baisse par rapport aux 32% d'il y a 10 ans. Ainsi, d'après le rapport, "Il est urgent d'encourager la recherche et l'innovation dans l'industrie chimique en Europe. Il est recommandé de constituer une plateforme technologique européenne pour une chimie durable, de manière à stimuler et cibler les activités de recherche collaborative, de développement et d'innovation liées à l'industrie chimique européenne." D'après la vision exposée par EuropaBio et le CEFIC, si cette plateforme technologique sera orientée vers l'industrie, elle prévoira également des partenariats stratégiques avec les universités, les centres de recherche, les institutions financières et les organismes de réglementation "afin d'encourager l'ensemble du processus d'innovation, du stade de la conception au lancement du produit." La plateforme se composera en fait de trois sous-plateformes axées sur trois domaines distincts jugés essentiels par l'industrie chimique européenne: la biotechnologie industrielle dite "blanche", la technologie des matériaux et la conception des réactions et des procédés. Chaque sous-plateforme développera sa propre vision stratégique et son propre plan d'action, tandis que la plateforme technologique dans son ensemble s'attaquera à des problématiques et à des obstacles communs à ces trois thèmes, notamment l'éducation et les compétences, le transfert de connaissances et de technologies, les infrastructures et le travail de sensibilisation. S'exprimant notamment sur la biotechnologie blanche, Johan Vanhemelrijck, secrétaire général d'EuropaBio, a déclaré: "Aujourd'hui, nous admettons que plusieurs révolutions des sciences de la vie sont en cours et que la biotechnologie doit apporter une contribution importante à une industrie chimique durable et compétitive. [.] Cette technologie contribue à améliorer la qualité de vie dans une société durable." Un conseil consultatif de haut niveau intégré à la plateforme sera chargé d'élaborer une vision globale à long terme pour l'industrie chimique durable, d'encourager la coordination entre les sous-plateformes et de servir d'intermédiaire politique avec les institutions publiques. Enfin, il est à espérer que la plateforme technologique apportera des innovations capitales aux produits et procédés chimiques, garantissant ainsi le futur leadership de l'Europe dans le secteur et faisant de ce dernier une industrie plus durable, plus respectueuse de l'environnement et plus compétitive. Présentant la plateforme au cours d'une conférence de presse organisée à Bruxelles le 6 juillet dernier, Philippe Busquin, commissaire européen en charge de la recherche, a affirmé que la Commission soutenait l'initiative et aiderait à faciliter sa mise sur pied. "Le prochain appel d'offres au titre du sixième programme-cadre prévoit le financement de certaines actions de la plateforme technologique", a-t-il déclaré. "Le lancement de la plateforme technologique pour une chimie durable est une initiative pilote importante par son envergure et par sa contribution à la compétitivité européenne", a conclu M. Busquin.