Des PME se partagent une récompense de 20.000 euros octroyée par Eurêka
Des partenariats franco-espagnol et anglo-néerlandais ont été honorés par Eurêka pour les contributions qu'ils ont apportées à la durabilité et à la compétitivité respectivement. Le prix Eurêka Lillehammer, décerné chaque année à un projet apportant une solution durable aux problèmes que sont les déchets et la pollution, a été remis le 27 mai, en présence de députés de toute l'Europe, à deux entreprises qui ont mis au point un accumulateur plus sûr et moins polluant. Le projet NiTin Scooter réunit les sociétés S.C.P.S. pour la France et SHS Ceramicas pour l'Espagne. En développant un accumulateur destiné aux scooters électriques, les partenaires ont réalisé une percée qui rendra enfin les batteries au nickel-zinc économiquement viables. "Le nickel-zinc était jusque-là considéré comme un rêve irréalisable. Mais nous avons réessayé de le réaliser au sein de S.C.P.S. et avons réussi", a déclaré le chef du projet, Jacques Doniat, en recevant le prix. Ce type de batteries avait autrefois été envisagé comme pouvant remplacer les piles nickel-cadmium car elles répondent aux exigences en matière de puissance et offrent des avantages d'ordre environnemental. Cependant, l'instabilité de l'électrode de zinc signifiait qu'elles ne pouvaient être rechargées qu'une vingtaine de fois. La batterie au nickel-zinc mise au point dans le cadre du projet NiTin Scooter peut quant à elle servir à effectuer plus de 1.000 cycles de recharge. Le résultat repose sur des travaux de recherche précédemment réalisés par S.C.P.S. dans le cadre d'un ancien projet Eurêka. La société avait alors mis au point une mousse de cuivre au titre du projet 3D Structures. Le partenaire espagnol SHS Ceramicas avait ajouté à la mousse de fines particules d'une nouvelle céramique conductrice et, ensemble, les partenaires étaient parvenus à stabiliser l'électrode, en empêchant la formation préjudiciable de composés de zinc, à l'origine d'une perte de conductivité et de courts-circuits. M. Doniat, insistant sur l'importance de la technologie pour une petite entreprise telle que S.C.P.S. a déclaré qu'"une petite entreprise doit réussir ou disparaître". Les partenaires sont désormais en pourparlers au sujet d'un transfert technologique avec des tiers, mais préféreraient poursuivre le développement de l'accumulateur en interne, a commenté M. Doniat. La récompense, qui comprend un prix de 10.000 euros, est susceptible de les y aider. Le prix Eurêka Lynx a été décerné cette année à Cavendish Kinetics, une spin-off britannique basée aux Pays-Bas. Le prix Lynx couronne les réussites de petites et moyennes entreprises (PME) de haute technologie à la croissance rapide qui ont récemment commercialisé un projet de recherche mené au titre d'Eurêka, ou s'apprêtent à le faire. Le prix confirme non seulement la réussite d'un projet, mais il fournit également aux investisseurs privés, aux clients et aux partenaires commerciaux de la PME en question un label prestigieux. Recevant le prix, Mike Beunder a qualifié Cavendish Kinetics de "nouvelle jeune entreprise dotée d'une idée, en concurrence avec de grosses pointures". Grâce au projet MESCI-I, des appareils électroniques tels que les assistants numériques personnels (ANP), les ordinateurs bloc-notes et les téléphones portables ont de fortes chances de devenir plus petits, plus légers et plus économes sur le plan énergétique. Cavendish Kinetics, avec des partenaires britanniques et allemands, a réussi à rendre économiquement viable la fabrication de nano-commutateurs électriques et informatiques destinés aux solutions de mémoire non volatile. MESCI-I fait appel aux commutateurs miniatures reposant sur le microsystème électromécanique (MEMS) pour stocker des données non volatiles dans un accessoire placé sur la puce spécifique à l'application. Ceci peut réduire considérablement le nombre de puces utilisées et, ainsi, les exigences en termes de puissance. L'élément clé de la viabilité économique de cette technologie est la capacité à intégrer pleinement la fabrication des nano-commutateurs à des procédés standard métal-oxyde-silicium destinés aux puces de semi-conducteurs. M. Beunder s'est déclaré ravi du prix, qui comprenait également une enveloppe de 10.000 euros, mais a lancé un appel pour que le financement de ce type de projets soit davantage ouvert à tous: "Le financement demeure quelque peu problématique. Selon le pays avec lequel on travaille, les différentes parties du projet ont plus ou moins de mal à obtenir le financement et à lancer l'innovation."
Pays
Espagne, France, Pays-Bas