La magie 5G appliquée aux parcs éoliens
La 5G constitue plus qu’une simple étape dans l’évolution des réseaux mobiles. Il s’agit d’une avancée indispensable qui marquera le passage des réseaux traditionnels aux réseaux programmables – c’est-à-dire à des réseaux intelligents prenant en compte l’ensemble des besoins et des exigences de leurs utilisateurs et capables d’allouer des ressources en conséquence. À vrai dire, la nécessité d’un tel changement de paradigme se fait d’ores et déjà sentir dans divers secteurs. Prenons l’exemple des éoliennes: actuellement, la mise en place d’un parc éolien implique des coûts d’investissement et d’exploitation très élevés, et une part importante de ces coûts est liée aux limites du réseau, notamment au manque de bande passante, aux retards, à l’instabilité, aux pertes de paquets et aux redondances. Avec les réseaux 5G et leurs ressources allouées sur mesure, ce problème est susceptible de disparaître. Mettre en œuvre ces fonctionnalités 5G si cruciales a donc constitué une priorité pour les chercheurs. VirtuWind a été lancé avec la ferme conviction qu’associer la mise en réseau définie par logiciel (SDN) et la virtualisation des fonctions réseau (NFV) constituait l’une des solutions les plus prometteuses, leur combinaison pouvant fournir une connectivité programmable, une prestation de service rapide ainsi qu’un chaînage des services. «La SDN offre une interface programmable “northbound“ vers différents logiciels et périphériques. Ils demandent les ressources réseau dont ils ont besoin au contrôleur SDN, qui vérifie à son tour la disponibilité de ces ressources et les sécurise en programmant les flux dans le plan de données sous-jacent. Cela permet une rapidité de service bien supérieure aux méthodes traditionnelles de configuration du réseau», déclare Vivek Kulkarni, coordinateur du projet VirtuWind pour le compte de Siemens. «La NFV, d’autre part, offre des avantages orthogonaux à la SDN grâce à la mise en forme logicielle de composants de réseau matériels comme les commutateurs, les routeurs, les pare-feux, etc.» Le consortium VirtuWind avait pour objectif de mettre au point une architecture de référence détaillée comprenant des blocs de construction SDN et NFV, et d’en faire la démonstration en milieu réel dans des parcs éoliens. En effet, bien que l’industrie éolienne constitue un bon exemple de réseau industriel soumis à des exigences strictes en matière de performances, de sécurité et de fiabilité, très peu d’approches avaient jusqu’à présent proposé des modifications radicales visant à réduire les investissements en capital et les coûts d’exploitation et de maintenance. «Les scénarios d’essai de VirtuWind ont visé à réduire la complexité de la mise en place d’une infrastructure de communication pour parcs éoliens grâce aux technologies SDN et NFV, permettant ainsi de faire des économies en termes de CAPEX et d’OPEX, offrant un accès rapide aux différents intervenants et fournissant des services à valeur ajoutée avec une QDS industrielle de bout en bout pour des applications distantes couvrant plusieurs fournisseurs de services réseau», explique Kulkarni. Les démonstrations ont été couronnées de succès et les résultats ont été présentés lors d’expositions et de salons prestigieux, notamment le Mobile World Congress, le Global 5G Event et WindEurope. Les parties prenantes étaient particulièrement intéressées par l’achat de solutions VirtuWind et, maintenant que le projet est terminé, les partenaires entendent faire de même. «Lors de la prochaine étape de normalisation, Siemens prévoit de tester et de vérifier différentes solutions 5G, y compris la solution SDN/NFV. Intracom Telecom travaille sur une solution CDN compatible 5G, et Intel prévoit de tirer parti des enseignements du projet VirtuWind pour déployer et gérer des NFV et pour appliquer un contrôle SDN en développant des solutions pour le réseau Edge. Et ce ne sont là que quelques exemples de ce qui nous attend», conclut Kulkarni.
Mots‑clés
VirtuWind, 5G, parc éolien, OPEX, CAPEX, SDN, NFV