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Contenu archivé le 2023-03-02

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L'opinion face aux peurs alimentaires analysée dans le cadre d'une nouvelle étude

Les experts agro-alimentaires font grief aux médias des "peurs" alimentaires et de leur cortège de conséquences, selon une nouvelle étude menée à l'échelle de l'UE, qui conclut également que les consommateurs se montrent indifférents aux influences ou aux motifs médiatiques. ...

Les experts agro-alimentaires font grief aux médias des "peurs" alimentaires et de leur cortège de conséquences, selon une nouvelle étude menée à l'échelle de l'UE, qui conclut également que les consommateurs se montrent indifférents aux influences ou aux motifs médiatiques. La sécurité alimentaire est à nos yeux une évidence - jusqu'à ce que quelque chose flanche. Les flambées d'ESB, les intoxications alimentaires, les contaminants, voire la grippe aviaire ont des impacts rapides et souvent durables sur les secteurs concernés. Même les aliments "sains" ne sont plus épargnés par les répercussions. La recrudescence des cardiopathies et l'augmentation de l'obésité suscitent des interrogations sur la sécurité des additifs. Il suffit de songer au débat actuel entourant la sécurité des graisses végétales hydrogénées. Financée au titre du Sixième programme-cadre (6e PC) de la Commission européenne et relevant du projet intégré Safe Foods, l'étude avait pour but d'identifier les différences culturelles entre cinq Etats membres de l'UE: les Pays-Bas, la Grèce, le Royaume-Uni, le Danemark et l'Allemagne. Ses auteurs ont utilisé la technique de la réunion de groupe pour jauger l'opinion au travers de discussions, instituant dans chaque pays des groupes "experts" et "non-experts". "Les études se sont centrées sans relâche sur la manière dont les gens perçoivent les risques alimentaires. A ce jour, on n'avait jamais étudié comment les gens perçoivent le mode de gestion de ces risques, ni ce qui, de l'avis des experts et des consommateurs, constitue la meilleure option pour traiter les questions liées à la sécurité alimentaire", a déclaré Ellen van Kleef, maître de recherches à l'université de Wageningen (Pays-Bas). Les résultats montrent que les groupes d'experts étaient très cohérents dans leurs opinions, alors que les avis variaient considérablement chez les groupes de non-experts. "Les experts tendent à exprimer un avis identique indépendamment de leurs origines culturelles, alors que les consommateurs tendent à avoir des opinions différentes de pays à pays", peut-on lire dans le rapport. Les experts agro-alimentaires estiment - sans grande surprise - que les mesures prises pour atténuer les risques sont efficaces, mais il est vraisemblable que c'est à eux qu'il revient de prendre les décisions dans leur propre pays ou d'aviser si les mesures suivent des axes prescrits et établis. "Les experts se montrent généralement plus positifs que les consommateurs sur l'efficacité des pratiques de gestion du risque alimentaire. Les cas de figure où les consommateurs perçoivent une bonne gestion du risque alimentaire sont souvent associés à des systèmes de contrôles établis dont les gens sont conscients, tels que le mécanisme permettant de circonscrire une flambée d'intoxication alimentaire", indiquent les auteurs du rapport. Experts et non-experts estiment que les mesures préventives - traitant les risques avant que les gens ne s'y trouvent confrontés - constituent le meilleur moyen de gérer la sécurité alimentaire. S'agissant des perceptions, le public peut entretenir des soupçons quant aux raisons motivant telle ou telle mesure. S'il estime que la véritable raison sous-tendant une mesure est financière ou politique plutôt que dictée par la sécurité, cela accroît ses préoccupations. Cela pourrait avoir de fortes implications sur la manière dont les gouvernements appréhendent les peurs alimentaires. Autre enseignement fourni par cette étude: la disparité entre experts et non-experts quant aux niveaux d'information ressentis comme nécessaires par les uns et les autres. Le groupe d'experts estimait qu'il conviendrait d'informer ou d'éduquer davantage le public sur telle ou telle question. Le groupe de non-experts estimait toutefois être souvent submergé d'informations et incapable de les assimiler toutes. C'est peut-être là - à la limite de ces deux positions - que commence la désinformation. "Une communication proactive avec les utilisateurs finals concernés, y compris les consommateurs, sur les problèmes de sécurité alimentaire émergents pourrait accroître la confiance vis-à-vis des pratiques de gestion des risques", peut-on lire dans le rapport. Cette étude liminaire fournit "un premier coup d'oeil utile sur l'éventail des préoccupations sociétales essentielles, dont la gestion du risque alimentaire impose de tenir compte", est-il indiqué dans le rapport. D'autres études seront menées sur un territoire plus vaste. Le projet Safe Foods va donner lieu à des recherches dans 19 pays européens, impliquant 26 universités et organismes de recherche. Cette étude initiale a permis de jeter les bases de cette étude élargie, qui prendra en compte l'avis de 2.500 consommateurs.

Pays

Allemagne, Danemark, Grèce, Pays-Bas, Royaume-Uni