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Des recherches permettent de localiser l'un des ultimes lieux de séjour des Néanderthaliens

L'homme de Neandertal pourrait avoir survécu en Europe beaucoup plus longtemps après l'arrivée des humains modernes qu'on ne le pensait jusqu'à présent, à en croire de nouvelles découvertes réalisées dans une caverne de Gibraltar. Les humains modernes ont fait leur apparitio...

L'homme de Neandertal pourrait avoir survécu en Europe beaucoup plus longtemps après l'arrivée des humains modernes qu'on ne le pensait jusqu'à présent, à en croire de nouvelles découvertes réalisées dans une caverne de Gibraltar. Les humains modernes ont fait leur apparition en Europe il y a environ 40 000 ans et les preuves réunies jusqu'à présent laissaient penser que l'homme de Neandertal (Homo neanderthalensis) s'était éteint peu après. La première preuve de la présence de l'homme de Neandertal à Gibraltar a été apportée en 1848, et huit sites néanderthaliens ont été identifiés sur le rocher depuis lors. Gibraltar ne fait que 6 km de long et culmine à 426 m. L'un de ces sites, Gorham's Cave, a été utilisé de manière répétée durant des milliers d'années, ses habitants étant attirés par la hauteur des plafonds, qui permettaient une bonne ventilation de la fumée, et la profondeur jusqu'à laquelle la lumière du jour peut pénétrer dans la caverne. Une équipe internationale de chercheurs, cofinancée par le programme Interreg IIIB «Medocc» (zone Méditerranée occidentale) de l'UE, et placée sous la direction de Clive Finlayson, du musée de Gibraltar, a daté la plus récente occupation de la caverne par les Néanderthaliens à seulement 28 000 ans. Les recherches suggèrent que ces derniers ont survécu au sein de populations isolées durant plusieurs millénaires après l'arrivée des hommes modernes. Leurs découvertes sont décrites dans la revue Nature. Dans un article corollaire, Katerina Harvati, de l'Institut Max Planck, et Eric Delson, du muséum américain d'histoire naturelle, décrivent le rude environnement qui prévalait en Europe il y a 28 000 ans. «A une époque d'instabilité climatique et de détérioration environnementale croissantes, il leur aurait fallu survivre dans des groupes toujours plus restreints, confinés dans des refuges sis dans un environnement moins hostile sur la côte de la Méditerranée, et se disputer l'accès aux ressources avec les hommes modernes qui exerçaient une pression sur leur territoire», écrivent-ils. Selon M. Finlayson et ses collègues, la communauté de Néanderthaliens qui vivaient à Gorham's Cave aurait eu accès à un riche éventail de végétaux et de vertébrés sur les plaines, les forêts, les zones arbustives, les zones humides, les falaises et le littoral environnants. «Une telle diversité écologique pourrait avoir facilité leur longue survie», estiment-ils. Le fait que les Néanderthaliens aient survécu en cet endroit du sud de l'Espagne longtemps après l'arrivée des humains modernes soulève la question de savoir si et comment les deux espèces ont interagi l'une avec l'autre. Dans le nord de l'Espagne et en France, la découverte d'industries de transition a permis de démontrer ce contact. Dans le sud de l'Espagne, aucune preuve de ce genre n'a toutefois été trouvée, ce qui porte à conclure que le contact ne fut que limité entre les deux groupes. A l'époque, les populations des deux espèces étaient très clairsemées dans toute la région, et les scientifiques suggèrent que sa colonisation par les humains modernes fut en fait un lent processus lors duquel une poignée de groupes pionniers dispersés se la sont partagée durant des milliers d'années avec des groupes résiduels de Néanderthaliens.

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