Skip to main content
European Commission logo
français français
CORDIS - Résultats de la recherche de l’UE
CORDIS
CORDIS Web 30th anniversary CORDIS Web 30th anniversary

Article Category

Contenu archivé le 2023-03-02

Article available in the following languages:

Aider les agriculteurs des pays en développement à s'adapter au changement climatique

La plus vaste alliance au monde de centres internationaux de recherche agricole s'engage dans un nouvel effort d'intensification et de rationalisation de la recherche agronomique afin de réduire la vulnérabilité des pays en développement face au changement climatique. Le Gro...

La plus vaste alliance au monde de centres internationaux de recherche agricole s'engage dans un nouvel effort d'intensification et de rationalisation de la recherche agronomique afin de réduire la vulnérabilité des pays en développement face au changement climatique. Le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR) rassemble 15 centres de recherche agronomique répartis sur toute la planète. Il est financé par des organisations internationales, notamment l'UE, les gouvernements nationaux et des fondations de recherche privées. «Les pays en développement, qui hébergent déjà la plus grande partie des pauvres et des malnutris de la planète et n'ont eu qu'une part de responsabilité relativement faible dans le réchauffement planétaire, sont ceux qui vont payer le plus lourd tribut au changement climatique et souffriront le plus de ses répercussions négatives», a déclaré le Dr Louis Verchot, du Centre international pour la recherche en agroforesterie. Selon le Dr Robert Zeigler, de l'Institut international de recherche sur le riz, le changement climatique va compliquer la réponse apportée au double défi consistant à faire reculer la pauvreté et à produire suffisamment de nourriture pour alimenter une population croissante. «Le déclin du rendement des cultures dû au raccourcissement des périodes de pousse va sérieusement compromettre les moyens de subsistance de milliards de personnes dans les pays en développement, particulièrement ceux situés en zone tropicale», a-t-il commenté. Une récente étude a montré que les augmentations de température et les altérations du régime pluviométrique pourraient abréger les périodes de pousse de plus de 20 % dans certaines parties de l'Afrique subsaharienne. Situés en Afrique centrale et orientale, les pays les plus exposés - comme le Rwanda, le Burundi, l'Éthiopie et le Niger - comptent déjà parmi les plus déshérités du continent. Selon une autre étude, le temps plus sec devrait se traduire en Inde par une réduction de moitié de la superficie des terres les plus aptes à la culture du blé d'ici à 2050. La diminution des rendements exposera au moins 200 millions de personnes à un risque accru de famine. «Les pays pauvres sont incroyablement dépendants des ressources naturelles et encourent de sérieux risques étant donné leurs capacités financières ou institutionnelles limitées à s'adapter à des changements profonds», a déclaré le Dr Zeigler. «Aider les agriculteurs pauvres à s'adapter au changement climatique va nécessiter un effort international concerté pour améliorer les récoltes, les techniques de culture, et la gestion des sols et des eaux.» Dans le nouvel «agenda du changement climatique» qu'ils ont esquissé, les centres de recherche s'attacheront en particulier à mettre au point des cultures pouvant s'acclimater, à aider les agriculteurs à utiliser plus efficacement leurs ressources et à gérer la contribution de l'agriculture au changement climatique. Les chercheurs développent déjà des variétés de cultures capables de résister à l'augmentation des températures, des sécheresses et des inondations. Sous les tropiques, la croissance de nombreuses cultures se fait déjà à un niveau très proche, si ce n'est égal à l'optimum thermique. Ce qui signifie que même une augmentation de 1 °C durant la période de pousse peut induire des pertes significatives de rendement. En d'autres parties du globe, les riziculteurs vont être confrontés au problème de la pluie. Les chercheurs mettent au point des variétés de riz capables de survivre à des périodes prolongées d'immersion, ainsi que des variétés aptes à convertir plus efficacement la lumière du soleil et le carbone en grains. Pour les régions qui, comme l'Afrique australe, font face à une diminution de la pluviométrie et à des sécheresses plus fréquentes, les chercheurs développent du maïs capable de tolérer des périodes sèches et des sols infertiles. Les chercheurs mettront également l'accent sur les techniques d'exploitation, de manière à ce que les agriculteurs puissent tirer pleinement parti de leurs ressources limitées en sols et en eau. Dans de nombreux systèmes d'exploitation, 70 % de la pluie tombant sur les cultures s'évapore ou s'écoule en surface et ne peut donc être utilisée par les plantes. Les chercheurs s'emploient à améliorer les systèmes de recueil et de stockage des eaux pluviales et à perfectionner la technologie de l'irrigation «goutte à goutte», qui permet de fournir la bonne quantité d'eau au bon endroit lorsqu'il y a lieu. Ils développent également des techniques de gestion des sols aptes à augmenter la capacité de rétention hydrique de ces derniers. Le troisième axe de recherche portera sur la possible contribution des agriculteurs à la réduction nette du carbone atmosphérique. Les projets concernés s'articulent notamment autour de deux pistes: permettre aux agriculteurs de participer à des programmes de séquestration du carbone et aider les cultivateurs itinérants sur brûlis à vivre de la forêt plutôt que de la détruire. Les chercheurs relèvent cependant que si utiles que soient leurs efforts visant à permettre aux agriculteurs de s'adapter au changement climatique, la réduction des émissions de gaz à effet de serre doit rester une priorité. «Il est impératif d'anticiper et de planifier le changement climatique si l'on veut que les agriculteurs des pays pauvres puissent parer au déclin annoncé des principales cultures vivrières de la planète», a déclaré le Dr Verchot. «Reste que l'adaptation n'est pas un substitut à la réduction des nouvelles émissions de gaz à effet de serre et à l'extraction de ceux déjà présents dans l'atmosphère - qui constituent notre seule option à long terme.»