Selon un nouveau rapport, le partage de la connaissance est indispensable à la survie
Selon un nouveau rapport des groupes de réflexion Demos et The Centre, l'UE devrait être considérée comme un défenseur et un exemple de collaboration internationale pour la recherche et le développement. Le rapport, intitulé «l'Atlas des idées», est l'aboutissement d'une étude de 18 mois. Il présente la croissance de l'innovation en Chine, en Inde et en Corée du Sud, ainsi que quatre recommandations clés pour que l'UE réponde au mieux aux défis posés par ces pays. «Selon nous, les pays qui partagent la connaissance plutôt que de la protéger auront du succès», a déclaré James Wilsdon, l'un des auteurs du rapport, lors du lancement de l'Atlas à Bruxelles. Selon Simon O'Connor du groupe «The Centre», l'Europe doit cependant agir immédiatement, tant que la capacité d'innovation de l'Asie est encore en cours de développement. «Dans 10 ans, il sera trop tard», a-t-il prévenu. La première recommandation du rapport pour l'UE est de «déclencher une collaboration de masse». Le rapport note que, grâce à ses niveaux de financement accrus et à une accentuation de la collaboration internationale, le septième programme-cadre (7e PC) de l'UE représente un pas dans la bonne direction. Le défi consiste désormais à accorder une priorité encore plus élevée à la R&D dans le cadre des plans budgétaires de l'UE à long terme. «L'objectif serait de doubler la part du budget consacré à la 'compétitivité pour la croissance et l'emploi', et dans ce cadre, garantir que le financement du 8e PC, qui sera opérationnel de 2014 à 2020, excède le montant des 100 milliards EUR», écrivent les auteurs. Par ailleurs, au titre du huitième programme-cadre, une priorité plus élevée devra être accordée à la coopération internationale. Parallèlement, l'efficacité des nouveaux mécanismes de coopération internationale introduits dans le cadre du 7e PC devrait être révisée en 2010. Cela permettra d'intégrer les leçons assimilées dans le prochain programme-cadre. La seconde recommandation conseille à l'UE de devenir un «aimant pour le talent». «Les flux de scientifiques et d'entrepreneurs sont les moteurs des réseaux d'innovation mondiaux», note le rapport. Le premier pas pour l'UE est d'effectuer des recherches en matière de flux de talent international dans les États membres de l'UE et d'établir les liens entre la migration et l'innovation. L'UE pourrait également attirer les talents des pays asiatiques en améliorant la participation des chercheurs de ces pays dans les programmes de mobilité Marie Curie. À l'heure actuelle, la participation asiatique dans les programmes est lamentablement basse. Parallèlement, l'UE devrait envoyer davantage de ses scientifiques en Asie; à l'heure actuelle, presque tous les boursiers Marie Curie partant pour des pays tiers choisissent les États-Unis, le Canada ou l'Australie comme destination. La troisième recommandation est de «construire les berges de la connaissance». «De nouveaux développements peuvent avoir lieu à tout moment et l'UE doit être prête», a commenté Simon O'Connor. Cela signifie créer et renforcer les liens avec les communautés scientifiques et de recherche de pays tiers. Actuellement, un seul conseiller en science représente la Commission en Chine et en Inde, or de nombreux États membres possèdent des équipes considérables de conseillers scientifiques dans ces pays. «Cet équilibre est-il profitable aux intérêts de l'Europe à long terme?». Telle est la question que pose le rapport. «Ou encourage-t-elle les pays tiers à défier les États individuels de l'UE, et à jouer contre de plus grands partenaires tels que les États-Unis?» La recommandation finale conseille de «conduire la science mondiale vers des objectifs mondiaux». Le projet ITER de fusion nucléaire et le système de navigation par satellite GALILEO représentent des bons exemples de projet qui rassemblent les connaissances mondiales visant à résoudre des défis mondiaux. D'autres domaines identifiés par le rapport pourraient tirer profit de cette approche, y compris l'énergie pauvre en carbone, le transport durable et la prévention des maladies pandémiques. Mary Minch, Directrice de la coopération internationale à la Direction générale de la recherche de la Commission européenne, a accueilli chaleureusement le rapport, soulignant que la question se rapportant à l'encouragement de la coopération à l'échelon mondial est une partie clé du Livre vert nouvellement publié sur l'Espace européen de la recherche. «La coopération internationale constituera une partie importante du débat», a-t-elle déclaré.
Pays
Chine, Inde, Corée du Sud