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Entretien
Contenu archivé le 2024-05-24

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Selon le président de l'Observatoire de Paris, les astronomes devraient tenter d'atteindre le transfert des technologies et de décrocher les étoiles

«L'Observatoire de Paris peut, ou plutôt devrait, améliorer le transfert de technologie de ses résultats de recherche en astronomie et en astrophysique», a déclaré Daniel Egret, Président de l'Observatoire de Paris, lors d'une manifestation organisée par le Club des organismes...

«L'Observatoire de Paris peut, ou plutôt devrait, améliorer le transfert de technologie de ses résultats de recherche en astronomie et en astrophysique», a déclaré Daniel Egret, Président de l'Observatoire de Paris, lors d'une manifestation organisée par le Club des organismes de recherche associés (CLORA) à Bruxelles. «Le problème principal est qu'il n'est pas dans notre culture de réfléchir en termes d'innovations potentielles», a déclaré le Président à CORDIS Nouvelles. «L'acquisition et l'avancée des connaissances à des fins purement cognitives nous intéressent davantage», a poursuivi l'astronome. Ainsi, malgré les nombreuses contributions fructueuses de l'Observatoire de Paris aux projets collaboratifs européens et internationaux en astronomie, M. Egret pense qu'il reste encore beaucoup à faire en terme de transfert des résultats de la recherche à la technologie. Ce phénomène reflète le prétendu «paradoxe européen», selon lequel l'Europe est en bonne position en matière de recherche, mais ne parvient pas à traduire cette recherche en succès commercial. «Nous devons créer les conditions permettant la promotion d'une culture du transfert de la connaissance! En intégrant la recherche fondamentale et appliquée, et en promouvant la recherche pluridisciplinaire, nous pourrions saisir bien d'autres opportunités s'offrant à nous, Européens, en tant que leaders mondiaux dans le domaine de l'astronomie», a-t-il déclaré. Car lorsque l'Europe y met du sien, son succès dans la transformation de la connaissance en produits et services commercialement viables est comparable à celui de ses concurrents principaux. M. Egret met l'accent sur le projet Oeil, exemple d'un grand succès de l'Observatoire. Malheureusement, ce projet pourrait également être cité en tant qu'exemple faisant exception à la règle. Le projet a failli avorter car, pour les astronomes, le temps passé sur ce projet les détournait de leur première passion réelle: observer l'univers à travers un télescope très large. Le projet a été le fruit de la recherche de l'Observatoire dans le cadre des techniques d'«optique adaptative», lesquelles consistent à compenser la déviation aléatoire des rayons lumineux entrants, provoqués par la turbulence atmosphérique, à l'aide de miroirs déformables. Grâce aux efforts combinés d'astronomes et d'ingénieurs optiques et électroniques, la technologie a été appliquée à des observations in-vivo du tissu rétinal, utilisées pour les premiers diagnostics de pathologies de la rétine à l'hôpital de Paris XV-XX, réputé pour son département d'ophtalmologie. «Le projet montre les résultats pouvant être obtenus lorsque des équipes pluridisciplinaires collaborent. Le problème aujourd'hui est que nos départements sont trop rigides et enlisés en raison de frontières artificielles.» Il est intéressant de noter qu'à l'origine, lorsque la communauté scientifique française avait demandé à Louis XIV de créer une académie royale des sciences et un Observatoire d'astronomie, le Ministre des finances, Jean-Baptiste Colbert, avait imaginé un centre national de recherche pluridisciplinaire qui réunirait les deux. Malheureusement cette vision avait été négligée. Ainsi, même au XVIIe siècle, le prétendu «dilemme français» consistant à ne pas mélanger les disciplines de recherche, existait déjà. Les deux institutions travaillaient séparément. À eux deux, le dilemme français et le paradoxe européen suggèrent que la France sous-estime ses forces, et qu'il est sans doute grand temps que le pays se tourne vers l'objectif premier de son Ministre des finances visionnaire: promouvoir davantage la recherche pluridisciplinaire.

Pays

France