Un projet de l'UE conçoit de nouveaux bas de contention à la fois «lâches et serrés»
Un projet financé par l'UE a conçu et élaboré des bas de contention pour les personnes souffrant de varices. Ce nouveau modèle est nettement plus efficace que les modèles actuellement disponibles. La recherche a déjà conduit à des demandes de brevets et les bas devraient être commercialisés d'ici le début 2008. Les varices constituent l'une des conditions chroniques les plus répandues en Europe. Pourtant, peu d'efforts ont été faits pour atténuer les symptômes depuis l'invention des bas de compression en 1947. Les varices apparaissent lorsque les veines se dilatent et se tordent. Généralement, le terme se réfère aux veines des jambes, bien que les varices puissent apparaître dans d'autres parties du corps. Les veines possèdent des valves à «folioles» qui empêchent le sang de couler en sens inverse. Lorsque les veines se dilatent, ces «folioles» ne se rencontrent plus et les valves ne fonctionnent plus. Le sang s'accumule alors dans les veines qui se dilatent. Les bas de contention se sont avérés relativement efficaces. En effet, ils empêchent l'aggravation des varices, mais présentent toutefois des problèmes. Les principaux utilisateurs (les personnes âgées) ont du mal à enfiler les bas: ils doivent être très étroits pour offrir un soutien optimisé, mais doivent également passer le pied, qui est plus large que la partie inférieure du mollet et la cheville. L'équipe du projet LOOSEANDTIGHT, financé au titre du sixième programme-cadre (6e PC), a étudié le problème sous un autre angle. Au lieu d'utiliser les textiles pour maintenir les niveaux de tension constants nécessaires dans les bas de compression, les chercheurs ont fait une expérience en ajoutant des alliages superélastiques au sein de la structure textile. L'expérience a porté ses fruits. L'équipe a découvert qu'en insérant des fils superélastiques organisés d'une certaine manière, les bas devenaient extensibles et revenaient ensuite à leur forme initiale. La forme particulière que doivent prendre les fils a présenté quelques problèmes, mais l'équipe de LOOSEANDTIGHT a déjà trouvé des solutions. CORDIS Nouvelles s'est entretenu avec Dante Galli, le coordinateur du projet, de la société d'ingénierie italienne D'Appolonia. Il a expliqué les défis rencontrés: donner une forme serpentée au fil dans de si petites dimensions, recouvrir le fil d'une protection et l'introduire par la suite dans le textile. Le fil devrait normalement avoir une longueur de 2000 à 5000 mètres. Le premier obstacle a été l'industrialisation du processus de fabrication du fil sous une telle forme et une telle longueur. Les deux autres partenaires de recherche, Grado Zero Espace et l'institut de physique de l'université de Prague, ont travaillé sur le processus de fabrication à l'échelle du laboratoire et à l'échelle industrielle. Ils ont proposé plusieurs façons de fabriquer le fil et les méthodes ont présenté des résultats satisfaisants au niveau du prototypage. Ensuite, le partenaire du projet (Grado Zero Espace) est parvenu à fabriquer de nombreux échantillons de fil «serpenté» Nitinol, atteignant une longueur de 2000 mètres. Cette méthode a garanti la validation industrielle de l'approche. Une fois le fil fabriqué, il ne pouvait pas être inséré sans protection dans les bas. Malheureusement, recouvrir le fil plié d'une protection n'est pas chose facile. Selon les explications de M. Galli, le traitement thermique constituait finalement la solution. L'équipe a découvert qu'en utilisant une méthode spécifique, il était possible d'obtenir la configuration en forme «serpentée» requise, puis de tendre le fil provisoirement. La protection peut donc être appliquée sur les fils redressés, avant que ces derniers ne soient insérés dans les bas à l'aide d'une machine à tricoter. Lorsque la force est libérée, les fils récupèrent leur forme serpentée, conférant aux bas la flexibilité nécessaire. «Nous sommes en train d'exploiter la superélasticité du fil», a affirmé M. Galli. Il a ajouté que ce processus unique pourrait également avoir d'autres applications. Certaines situations nécessitent une extensibilité contrôlée, par exemple pour la confection de vêtements de sports techniques. Le bas obtenu est également plus léger que les bas de contention traditionnels. Les bas utilisés actuellement sont relativement lourds et inconfortables par temps chaud. Les essais ont déjà été effectués par le partenaire du projet TEA srl. Différentes combinaisons de fibres textiles ont été mélangées à des fils «nus» superélastiques Nitinol et des fils Nitinol recouverts par des fils supplémentaires. Le résultat? «De très bons résultats du point de vue esthétique et du confort, et la preuve de la faisabilité en terme de travail des matériaux à l'aide de machines à tricoter circulaires», selon M. Galli. M. Galli est très optimiste sur le projet. L'équipe est composée de neuf partenaires, dont six sont des petites ou moyennes entreprises (PME). Bien qu'il soit parfois difficile de faire participer une PME dans un projet de collaboration, tous les partenaires de LOOSEANDTIGHT étaient très engagés et très impliqués dans ce projet. M. Galli s'est assuré que tous les partenaires soient d'accord sur la direction que prenait le projet, afin qu'aucun d'eux ne perde son intérêt. L'équipe du projet est actuellement en train de mettre au banc d'essai le processus de protection des fils et compte breveter la méthode si elle s'avère couronnée de succès. Le processus de traitement thermique fait également l'objet d'une demande de brevet, ainsi que le modèle mathématique pouvant calculer le niveau de contention lorsque les détails du matériel utilisé sont fournis. Dans les mois à venir, l'équipe de LOOSEANDTIGHT prévoit également d'étendre ses brevets au reste de l'Europe, au Japon et en Chine. Outre tous ces côtés positifs, M. Galli est également convaincu que les prototypes seront en place d'ici la fin de l'année. Le produit pourra ensuite être commercialisé d'ici le début de l'année prochaine. D'ici là, il faut vérifier que le modèle soit conforme aux normes, mais le coordinateur du projet est confiant. L'équipe sait déjà, par exemple, que l'utilisateur ne ressentira pas le métal lorsqu'il portera les bas. L'équipe espère obtenir une extension du projet jusqu'à la fin de l'année 2007 afin de procéder au test final.
Pays
Italie