Les protéines régulent le développement embryonnaire neuronal
Une équipe de généticiens britanniques et français ont découvert la façon dont l'interaction de deux protéines contrôle le développement du cerveau et du système nerveux d'un embryon. Les résultats de la recherche sont publiés dans la revue PLoS Biology. Ils apportent des précisions concernant la formation des systèmes d'organes dans le corps et le comportement des cellules souches. L'équipe de recherche menée par le professeur Claudio Stern de l'University College de Londres (UCL) a découvert que pour que le système nerveux ne se développe pas prématurément chez les embryons de vertébrés, une succession de réactions se produit lorsque l'embryon n'a que quelques heures. Ces réactions bloquent temporairement le développement des cellules neurales. Plus particulièrement durant la gastrulation, lorsque les trois couches de cellules embryonnaires (l'ectoderme, le mésoderme et l'endoderme) se forment, une protéine appelée ERNI empêche une autre protéine (appelée Géminine) d'activer le gène Sox2, qui joue un rôle crucial dans la mise en oeuvre du système nerveux. Une fois la gastrulation terminée, une nouvelle protéine appelée BERT (découverte par l'auteur principal de l'étude, Dr Costis Papanayotou) se lie à ERNI et Géminine, débloque Sox2 et relance le développement du cerveau et du système neuronal. «Les scientifiques cherchent depuis longtemps les changements qui déterminent les rôles spécifiques des cellules dans les embryons», déclare le professeur Stern, dont l'équipe est à l'origine de la découverte de la protéine ERNI. «Nos travaux montrent que les protéines BERT et ERNI ont une relation antagoniste: BERT est plus forte et annule la suppression du gène Sox2 par ERNI.» Le même gène est également crucial pour aider les cellules souches à maintenir leur capacité à se développer en toutes sortes d'autres cellules ainsi qu'à se renouveler. Cette étude pourrait apporter une grande contribution au domaine controversé de la recherche sur les cellules souches. L'étude a reçu le soutien financier du réseau d'excellence «Cells into organs», ainsi que du Medical Research Council (MRC, le conseil de la recherche médicale britannique), du National Institute of Mental Health (l'institut national de la santé mentale) américain et de la ligue nationale française contre le cancer
Pays
France, Royaume-Uni