Une étude révèle qu'il est possible d'éviter de nombreux décès maternels
Une nouvelle étude révèle que les décès maternels seraient davantage dus à des maladies infectieuses, qu'il est possible de soigner, qu'aux conditions de la grossesse ou de l'accouchement. Ces résultats suggèrent que les décès maternels dans les pays en voie de développement pourraient être considérablement restreints, grâce à la mise en oeuvre de traitements efficaces contre le SIDA/VIH, le paludisme et les infections bactériennes. Le soutien de l'UE à cette étude a été accordé par le projet PREMA-EU («Malaria and anaemia in pregnancy», ou «Paludisme et anémie pendant la grossesse»), financé dans le cadre de la priorité intitulée «Confirming the international role of Community research» («confirmer le rôle international de la recherche communautaire») du cinquième programme-cadre (5e PC). Cette étude est publiée dans la revue PLoS Medicine. Chaque année, environ 250000 africaines décèdent pendant la grossesse, l'accouchement ou peu après. L'un des objectifs du millénaire pour le développement est de réduire de 75% ce taux de mortalité maternelle d'ici 2015. Dans les pays développés, les autopsies ont contribué à renforcer l'exactitude des rapports concernant les causes de décès, ce qui a permis d'améliorer les pratiques cliniques. Cependant, dans les pays en développement, les autopsies complètes sont rares; par ailleurs, les principales sources d'information sur les causes des décès maternels proviennent des rapports cliniques et déclarations verbales des proches de la défunte. Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont effectué pendant deux ans des autopsies sur 139 femmes mortes en couches, à l'hôpital central Maputo, au Mozambique. D'après les résultats, 38% des décès ont été causés par des complications obstétriques et 48% par des maladies infectieuses sans rapport particulier avec la grossesse ou l'accouchement. Seules quatre maladies étaient responsables de plus de 40% des décès maternels: le VIH, la pneumonie purulente, le paludisme sévère et la méningite purulente Selon les chercheurs, la mortalité maternelle serait notablement réduite par le développement de mesures de prévention contre le VIH ainsi que des tests de VIH pendant la grossesse, de même que par un traitement antirétroviral au cours de la grossesse. L'approvisionnement en moustiquaires imprégnées d'insecticides contre le paludisme ainsi que le diagnostic et le traitement rapides des autres maladies infectieuses telles que la pneumonie et la méningite font partie des autres mesures recommandées. Parmi les causes de décès directement attribuées à la grossesse ou à l'accouchement, citons notamment l'hémorragie massive se produisant au moment de l'accouchement. Ces décès peuvent également être évités si l'on dispose des soins obstétriques adéquats et de transfusions de sang sûres. «D'après cette étude, les maladies infectieuses mais guérissables sont responsables d'un nombre plus élevé de décès que les causes obstétriques directes», concluent les chercheurs. «Nos découvertes montrent qu'il est possible de réduire considérablement la mortalité maternelle en Afrique sub-saharienne. Pas seulement en améliorant les services de santé pour les complications obstétriques, mais également en mettant en oeuvre des mesures pour prévenir et guérir un groupe précis de maladies infectieuses.»
Pays
Mozambique