Une étude met en lumière le système immunitaire bactérien
Une équipe de chercheurs financés par l'UE nous offre un nouvel aperçu sur la manière dont les bactéries se protègent des virus. Cette découverte pourrait mener à la mise au point de «vaccins» destinés à protéger les bactéries utilisées dans les processus industriels des infections virales. Ces découvertes récentes sur le fonctionnement du système immunitaire pourraient également être exploitées afin de mettre au point de nouvelles techniques de lutte contre les bactéries, désormais résistantes à la plupart des antibiotiques. À l'instar de l'homme, les bactéries sont vulnérables aux attaques des virus. Par ailleurs, tout comme l'être humain, leur système immunitaire s'est développé, ce qui leur permet de détecter les virus et de réagir en conséquence. L'année passée, les scientifiques ont découvert que, lors de la contamination des bactéries par un virus, le système immunitaire bactérien intègre des séquences de l'ADN du virus dans l'ADN de la bactérie. Dans le cas où la bactérie est à nouveau attaquée par le même virus, l'ADN du virus dont il s'est auparavant emparé lui permet de reconnaître l'intrus. Une fois cet intrus reconnu, le mécanisme de défense de la bactérie réagit et détruit le virus. Dans ces travaux de recherche récents, des scientifiques des Pays-Bas, du Royaume-Uni et des États-Unis se sont basés sur des recherches antérieures et ont étudié le fonctionnement du système immunitaire bactérien plus en détail. Leurs résultats sont publiés dans la dernière édition de la revue Science. Leurs études révèlent qu'une protéine en particulier prélève la séquence d'ADN viral de l'ADN des bactéries. À l'aide de cinq autres protéines, elle compare ce fragment d'ADN avec l'ADN du virus envahisseur. Si le virus est identifié, une immunoréaction est provoquée. Les scientifiques espèrent que leur découverte porte ses fruits et que des «vaccins» contre les bactéries (dont beaucoup sont utilisées dans des processus industriels de grande importance) soient mis au point. Ces nouvelles données pourraient également déboucher sur des applications médicales, notamment sur les traitements d'infections causées par des bactéries qui ont développé une résistance à la plupart des antibiotiques. Selon l'hypothèse des chercheurs, si le système immunitaire de ces bactéries pouvait être neutralisé, il serait pris d'assaut par les virus qui se révèleraient mortels pour les bactéries, mais inoffensifs pour le patient. L'UE a apporté sa contribution financière à l'étude par l'intermédiaire d'une bourse Marie Curie.
Pays
Pays-Bas, Royaume-Uni