Un projet financé par l'UE vise à rendre les nouveaux logiciels plus fiables et adaptables
Un projet financé par l'UE qui vient de débuter s'attaque aux problèmes liés à la conception et à la maintenance de systèmes logiciels fiables et à longue durée de vie. Le projet HATS («Highly adaptable and trustworthy software using formal models») a été financé à hauteur de 5,27 millions d'euros au titre du thème Technologies de l'information et de la communication du septième programme-cadre (7e PC). La demande en matière de développement de logiciels est très importante. Étant donné le coût de développement des gros logiciels, comme ceux utilisés par le commerce électronique ou les services administratifs en ligne, ces programmes doivent avoir une durée de vie suffisamment longue et être sûrs. En outre, en raison de leur importance croissante au sein de l'infrastructure des sociétés modernes, leur fiabilité (comme leur exactitude fonctionnelle ou leur adhésion à une politique de sécurité) est de la plus haute importance. Les gros logiciels doivent donc rester utilisables sur le long terme, mais aussi satisfaire à une grande variété d'exigences et de conditions, s'adapter à l'évolution de l'environnement de travail et financier, et convenir aux besoins des petites entreprises comme des grandes. Mais les logiciels qui sont aujourd'hui le plus largement utilisés comptent des millions de lignes de code: une seule personne ne peut contrôler la totalité de la structure du programme et en prévoir toutes les interactions. L'approche actuelle, qui consiste à réutiliser et à maintenir divers composants logiciels, n'est pas à la hauteur des besoins futurs des applications en ligne pour le commerce, la santé et les services administratifs. Au cours des trois prochaines années, les chercheurs du projet HATS s'attacheront à assurer la sécurité, la faculté d'adaptation et la fiabilité du code sur lequel s'appuient ces logiciels. Selon les partenaires du projet, dirigés par l'université de technologie Chalmers en Suède, le développement de l'ensemble actuel de pratiques formelles ne constitue pas une mesure suffisante. Le consortium espère aboutir à un cadre pour développer les méthodologies et les outils qui permettront aux développeurs d'automatiser la maintenance de logiciels à évolution dynamique. Le projet HATS visera également la sécurité et la fiabilité, en remplaçant des processus généralement informels par une analyse mathématique rigoureuse de la signification des langages de programmation utilisés (la «sémantique formelle»). Au coeur du projet se trouve un langage de modélisation des spécifications comportementales abstraites qui permet de décrire très précisément les caractéristiques et les composants du logiciel (et où ils interviennent). Ce langage pallie une faiblesse importante des pratiques actuelles de développement. En effet, en l'absence de telles descriptions formelles approfondies, il est impossible d'automatiser la vérification de la cohérence et d'imposer des règles de sécurité. Les partenaires du projet soulignent que «pour les décennies à venir, la principale difficulté de la construction de logiciels est d'associer une adaptabilité élevée à la fiabilité. Nous proposons de partir d'un modèle informel du développement des logiciels, empirique mais couronné de succès, et de le formaliser. Plus précisément, nous transformerons en une approche rigoureuse le développement de familles de produits logiciels». Le projet s'attaquera également à la conception de systèmes logiciels auto-adaptatifs. Il rassemble 12 partenaires européens experts en langages de programmation, en systèmes distribués, en gammes de produits logiciels, en vérification formelle et en théorie des types.
Pays
Suède