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Contenu archivé le 2023-03-06

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Des scientifiques britanniques utilisent un myxomycète pour concevoir un robot biologique

Au premier abord, les myxomycètes ne soulèvent guère d'enthousiasme, mais ces protistes classés parmi les moisissures intéressent énormément les scientifiques. Ainsi, des chercheurs britanniques viennent d'annoncer qu'ils vont utiliser l'un de ces myxomycètes pour concevoir le...

Au premier abord, les myxomycètes ne soulèvent guère d'enthousiasme, mais ces protistes classés parmi les moisissures intéressent énormément les scientifiques. Ainsi, des chercheurs britanniques viennent d'annoncer qu'ils vont utiliser l'un de ces myxomycètes pour concevoir le tout premier robot biologique. Une telle avancée ne sera pas sans conséquence sur le domaine de la robotique algorithmique. Des scientifiques de l'University of the West of England (UWE) à Bristol (Royaume-Uni) ont présenté le «plasmobot», un robot biologique amorphe non basé sur le silicium. L'élément de base du robot est le plasmodium (la phase végétative) de Physarum polycephalum, un myxomycète fréquent dans les forêts et les jardins du Royaume-Uni. Andy Adamatzky, du département d'informatique de l'UWE et chef du projet, déclare que les travaux précédents de l'équipe ont démontré les capacités de calcul du plasmodium. «Pour la plupart des gens, un ordinateur est un appareil disposant de logiciels conçus pour effectuer certaines tâches. Mais le plasmodium de ce myxomycète est un organisme naturel qui dispose de ses propres capacités de calcul.» «Il se déplace et cherche des sources de nourriture, et lorsqu'il en trouve, il ramifie vers elles plusieurs pseudopodes de protoplasme», ajoute le professeur Adamatzky. «Le plasmodium peut résoudre des problèmes complexes, par exemple calculer le chemin le plus court entre deux points et autres expressions logiques.» Lors d'expériences antérieures, l'équipe a réussi à faire transporter des objets au plasmodium. «Lorsqu'on le nourrit de flocons d'avoine, il produit des tubes qui oscillent et le font se déplacer dans une direction donnée, transportant avec lui des objets», souligne le professeur Adamatzky. «Nous pouvons aussi utiliser des stimulus lumineux ou chimiques pour le faire avancer dans une certaine direction.» Le plasmobot peut détecter des objets et les atteindre, et aussi transporter de petits objets dans des directions programmées, confirme le chercheur de l'UWE. «Les robots auront des entrées et sorties parallèles, un réseau de détecteurs et la puissance de calcul d'un superordinateur. Le plasmobot sera contrôlé par un gradient spatial de lumière, des champs électromagnétiques et les caractéristiques du substrat sur lequel il sera placé.» Le professeur Adamatzky souligne que le plasmobot sera «un robot amorphe totalement programmable et contrôlable, embarquant un ordinateur massivement parallèle». Ces derniers travaux serviront de base à d'autres études sur la façon de tirer parti des puissantes capacités de calcul de ce myxomycète. «Nous n'en sommes qu'aux toutes premières étapes de la compréhension de la façon dont le potentiel du plasmodium peut être utilisé. Dans les années qui viennent nous devrions pouvoir nous en servir, par exemple, pour apporter jusqu'à sa cible une petite quantité de substance chimique, en le guidant par la lumière, ou pour faciliter l'assemblage de microcomposants pour des machines», constate le professeur Adamatzky. L'étape suivante consisterait à utiliser les capacités du plasmodium à l'intérieur de notre corps, par exemple pour apporter des médicaments à un endroit donné. «Nous pourrions aussi avoir des milliers de petits ordinateurs faits de plasmodium, vivant à la surface de notre peau et conduisant des tâches de routine, libérant notre cerveau pour d'autres choses», imagine le professeur Adamatzky. «Beaucoup de scientifiques considèrent que c'est un développement possible de l'informatique amorphe, mais il reste totalement théorique à l'heure actuelle.»

Pays

Royaume-Uni

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