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Entretien
Contenu archivé le 2024-04-17

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Une nouvelle alliance de recherche mondiale pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre

À l'heure où les responsables mondiaux s'efforcent de parvenir à un accord sur la lutte contre le changement climatique, deux évènements parallèles qui se déroulent à Copenhague, au Danemark, se concentreront sur la manière dont l'agriculture et la biotechnologie industrielle ...

À l'heure où les responsables mondiaux s'efforcent de parvenir à un accord sur la lutte contre le changement climatique, deux évènements parallèles qui se déroulent à Copenhague, au Danemark, se concentreront sur la manière dont l'agriculture et la biotechnologie industrielle peuvent contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Maive Rute, la nouvelle directrice de la direction «Alimentation, agriculture et pêche, et biotechnologie» de la direction générale de la recherche de la Commission européenne participe activement à ces deux évènements. Avant de se rendre à Copenhague, elle s'est entretenue avec CORDIS Nouvelles au sujet des questions qui feront l'objet de discussions. Selon Mme Rute, l'un des points forts de son voyage sera le lancement de la nouvelle alliance de recherche mondiale sur les gaz à effet de serre provenant de l'agriculture. «Si l'on considère les émissions de GES provenant des différents secteurs de l'économie, on se rend compte que l'agriculture est malheureusement responsable d'une grande partie de ces émissions», fait-elle remarquer. Une vaste proportion de ces émissions provient du bétail, mais certaines techniques de labourage libèrent également du dioxyde de carbone du sol; la déforestation en vue d'agrandir les zones de culture pour les agriculteurs y est également pour quelque chose. Néanmoins, même si l'agriculture doit réduire ces émissions, elle doit tout de même être en mesure de fournir les aliments, carburants et fibres à la population mondiale en pleine croissance. Mme Rute fait remarquer que de nombreux domaines pourraient réduire leurs émissions de GES, notamment au niveau des techniques agricoles à faible utilisation d'intrants, ainsi que des solutions technologiques. Par exemple, certains parlent de capter le gaz produit par le bétail pour le transformer en biogaz. Une autre option consisterait à modifier le régime des animaux afin de réduire les émissions qu'ils dégagent. «Nous avons donc un certain nombre d'options à notre disposition et devons étudier plus avant les solutions qui pourraient contribuer d'une part, à réduire les émissions de GES et d'autre part, à maintenir une production alimentaire suffisante pour la population mondiale», conclut Mme Rute. Cette nouvelle alliance est née de l'initiative de la Nouvelle-Zélande, où une partie très élevée des émissions de GES du pays provient de l'agriculture. Les membres fondateurs de l'alliance sont l'Allemagne, l'Australie, le Canada, le Chili, la Colombie, le Danemark, l'Espagne, la France, le Ghana, l'Inde, l'Irlande, le Japon, la Malaisie, les Pays-Bas, la Nouvelle Zélande, la Suède, la Suisse, le Royaume-Uni, les États-Unis, l'Uruguay et le Vietnam. La Commission européenne est également largement impliquée dans cette initiative et espère la soutenir à l'aide d'une assistance au secrétariat, par exemple. Toutefois, Mme Rute pense que la meilleure contribution que l'UE a à offrir à ce programme tient à sa longue et vaste expérience à rassembler les programmes de recherche nationaux afin de mieux s'attaquer aux problèmes communs, par exemple grâce au réseau ERA-NET, et actuellement grâce aux initiatives de programmation conjointe. Au cours de l'évènement, le Comité permanent de la recherche agricole (CPRA) présentera ses idées sur la manière dont l'UE pourrait coordonner la recherche européenne en matière d'agriculture, de sécurité alimentaire et de changement climatique. La coordination des fonds et des activités est essentielle; ces dernières années, les budgets alloués à la recherche agricole ne constituaient pas une priorité aux niveaux national et européen, étant donné que la sécurité alimentaire n'était pas un problème. Avec les impacts du changement climatique, l'agriculture est confrontée à de nouveaux défis. Les récoltes doivent résister davantage aux sécheresses et aux conditions climatiques extrêmes. Les maladies qui étaient confinées aux régions tropicales pourraient s'étendre aux régions plus chaudes du Nord de l'Europe. Un autre secteur prometteur en termes de réductions d'émissions de GES est la biotechnologie industrielle. «Il existe de nombreuses technologies intéressantes à l'heure actuelle que nous pouvons déjà mettre à profit», explique Mme Rute à CORDIS Nouvelles. «Nous devons essayer de valoriser et de rassembler les connaissances générées pour mieux les utiliser dans l'industrie. De plus, et c'est le rôle que j'attribue à l'Europe, nous devons avancer et explorer de nouveaux domaines dans lesquels nous pouvons trouver des solutions. Par exemple, en ce qui concerne les biocombustibles, il faut arrêter d'utiliser les cultures destinées à l'alimentation comme biocarburants et plutôt utiliser les déchets, par exemple les résidus provenant de l'agriculture et d'autres processus de production», continue-t-elle. Les détergents utilisés pour laver le linge constituent un bon exemple pour illustrer la réduction d'émissions que permettrait la biotechnologie industrielle. En effet, ils permettent de laver le linge à 30 degrés C° au lieu de 60, et permettent ainsi de considérables réductions d'émissions. Pour l'avenir, elle ajoute que la biotechnologie industrielle permettrait de nettoyer les environnements pollués et de purifier les eaux usées provenant de l'industrie. «La biotechnologie peut offrir davantage de solutions intéressantes, et nous finançons la recherche afin de découvrir de nouvelles opportunités», explique-t-elle.

Pays

Danemark