Skip to main content
Aller à la page d’accueil de la Commission européenne (s’ouvre dans une nouvelle fenêtre)
français français
CORDIS - Résultats de la recherche de l’UE
CORDIS

Article Category

Contenu archivé le 2023-03-07

Article available in the following languages:

Pourquoi l'homme mange des oléagineux

La faim pousse l'homme à manger des aliments qu'il n'a jamais consommé. D'après une nouvelle recherche publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), c'est ce qu'auraient fait nos ancêtres il y a plus de 2 millions d'années. Une équipe internatio...

La faim pousse l'homme à manger des aliments qu'il n'a jamais consommé. D'après une nouvelle recherche publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), c'est ce qu'auraient fait nos ancêtres il y a plus de 2 millions d'années. Une équipe internationale de chercheurs a découvert que les adaptations alimentaires et diététiques ont joué un rôle essentiel dans l'évolution des premiers hommes. Les résultats proviennent du projet EVAN («European virtual anthropology network»), financé au titre du programme sur la mobilité et les ressources humaines des actions Marie Curie du sixième programme-cadre (6e PC) de l'UE, à hauteur de 3,3 millions d'euros. Menés par le professeur Gerhard W. Weber du département d'anthropologie de l'université de Vienne, en Autriche, les chercheurs ont découvert que nos ancêtres avaient probablement décidé de manger de grosses noix et des graines car ils ne trouvaient rien d'autre à consommer. L'article publié dans PNAS est le premier d'une série portant sur les mécanismes d'alimentation des primates et des Australopithécines (un hominidé du genre Australopithèque, découvert à l'origine grâce à des fossiles datant du Pléistocène). Selon les scientifiques, la capacité à manger des aliments difficiles à mâcher constituait une importante adaptation écologique. Leurs résultats révèlent que le squelette facial de l'Australopithecus africanus, un hominidé vieux de 2 millions d'années et originaire d'Afrique du Sud, disposait de prémolaires bien adaptées pour mâcher de tels aliments. Toutefois, les chercheurs laissent entendre que la consommation de petites ou de grandes quantités d'aliments n'explique pas l'évolution de la forme faciale d'A. africanus. «Les aspects principaux de la morphologie crânio-faciale des Australopithèques semblent plutôt liés à l'ingestion et à la préparation initiale de grands aliments protégés par une coque ou une coquille tels que les grosses graines et les oléagineux», expliquent les chercheurs. Pour réaliser leurs expériences, les chercheurs d'Autriche, d'Allemagne et des États-Unis ont eu recours à une technologie de pointe. Le professeur Weber et son équipe ont utilisé une boîte à outils de leur groupe de travail «Virtual Anthropology» (VA), et l'université d'Albany aux États-Unis a contribué avec l'analyse des éléments finis (FEA, de l'anglais Finite element analysis), une méthode développée en 1943 visant à déterminer la façon dont les objets de géométrie complexes réagissent à différentes charges. L'équipe a initialement reproduit un modèle précis en 3D du crâne du fossile à Vienne. La tomographie informatique a été utilisée pour scanner le fossile et produire des copies numériques qui pouvaient être manipulées et mesurées électroniquement. Un aspect intéressant de cette méthode est que les structures telles que les matrices de pierres incrustées peuvent être retirées sans porter atteinte aux originales. «Nous avons eu la chance de disposer des dents d'un spécimen semblable, ce qui nous a permis de reconstruire la mâchoire édentée de 'Mme Ples', comme a été surnommé ce fossile», commente le professeur Weber. Dans l'ensemble, l'étude a montré que les oléagineux consommés par A. africanus auraient enrichi le régime alimentaire de l'espèce en raison d'une pénurie des aliments qu'elle consommait habituellement. «Nos analyses ont réconcilié les divergences entre les reconstructions alimentaires basées sur la biomécanique, la morphologie dentaire et les micro-usures dentaires (l'étude des signes microscopiques d'usure sur les dents)», expliquent les auteurs. Le projet EVAN est coordonné par le professeur Weber et rassemble des chercheurs et des acteurs du secteur industriel d'Allemagne, de Grèce, d'Espagne, de France, d'Autriche et du Royaume-Uni. Les objectifs principaux du projet consistent à répandre ce type de technologie en Europe et à former de jeunes chercheurs. Cette recherche permettra d'améliorer le diagnostic médical et technologique ainsi que la programmation des traitements, et renforcera notre compréhension de la croissance humaine. À terme, la qualité de vie des Européens en sera améliorée.

Pays

Autriche, Allemagne, États-Unis

Mon livret 0 0