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Les Européens révolutionnent le développement de logiciels

Une équipe de chercheurs financée par l'UE a renouvelé le concept du développement de logiciels. Le projet AMPLE («Aspect-oriented, model-driven, product line engineering») propose une méthodologie de type SPL (Software Product Line) qui permet une meilleure variation modulair...

Une équipe de chercheurs financée par l'UE a renouvelé le concept du développement de logiciels. Le projet AMPLE («Aspect-oriented, model-driven, product line engineering») propose une méthodologie de type SPL (Software Product Line) qui permet une meilleure variation modulaire, assure un traitement global tout au long du cycle de vie du logiciel, et maintient sa traçabilité lors de l'évolution SPL. Le projet AMPLE a reçu près de 3,8 millions d'euros au titre du domaine thématique «Technologies de la société de l'information» du sixième programme-cadre (6e PC). «On peut comparer cette méthode à une sandwicherie: elle propose différentes variantes dans une gamme qui partage les mêmes ingrédients, où les clients peuvent choisir selon leurs préférences», déclare le professeur Awais Rashid de l'université du Lancaster au Royaume-Uni, l'organisme coordinateur du projet AMPLE. La méthodologie SPL gère la totalité du cycle de vie du logiciel: conception, développement, implémentation et maintenance. Ce système aide les chercheurs à suivre le code, et apporte en outre la traçabilité amont et aval. Une telle traçabilité se traduit par des mises à niveau plus rapides et plus précises, et à bien moindre coût. Les outils d'analyse conçus par AMPLE apportent une aide majeure en montrant aux utilisateurs comment développer leur système, déclarent les partenaires du projet. Deux scénarios sont possibles. Le premier est celui d'un éditeur qui a déjà une gamme de produits et choisit de passer au modèle SPL: le logiciel d'analyse passera en revue les actifs existants (comme les spécifications du logiciel et la liste des fonctions) et créera une liste indiquant à l'éditeur ce qui est nécessaire pour créer son SPL. Le second scénario concerne un éditeur qui veut commencer à développer des logiciels pour de nouvelles utilisations. Ici, l'outil d'analyse va étudier les documents associés et les listes de spécifications pour indiquer les éléments requis par le nouveau système. «Nous avons mis en parallèle les résultats de notre outil et ceux obtenus par des experts reconnus dans les divers domaines du logiciel, et ils sont comparables», souligne le professeur Rashid. Le logiciel AMPLE se distingue par son faible coût, sa rapidité et sa convivialité. Le logiciel associe des méthodes de recherche de l'information comme «l'analyse du langage naturel» (capable de reconnaître des nuances, par exemple un même mot ayant des sens différents) et «l'analyse sémantique latente» (qui révèle les relations entre divers documents). Le résultat est une analyse automatisée et puissante des types de fonctions requises, que le professeur Rashid qualifie de «base d'actifs». C'est le premier élément de la suite d'outils du projet AMPLE. La méthodologie SPL permet également de créer des composants logiciels modulaires, de les assembler, de les tester et de valider l'application résultante. «Un logiciel est sans cesse en développement, avec de nouvelles techniques plus performantes pour faire la même chose ou pour remplir de nouvelles tâches», explique le professeur Rashid. «Dès le début, vous devez donc planifier la mise à niveau et l'amélioration de la gamme de produits. C'est ce qui explique l'importance de la traçabilité. Avec la suite d'outils AMPLE, si vous changez un seul élément dans la gamme de produits, vous saurez quels sont les autres éléments affectés et vous pourrez les modifier également.» Que réserve donc l'avenir? Des universités et des entreprises ont déjà exprimé leur intérêt pour les résultats du projet AMPLE. Le logiciel est disponible en téléchargement sur le site web du projet AMPLE, mais la plateforme nécessite davantage de travaux avant d'être mise sur le marché. «La suite d'outils peut-elle être commercialisée? Il faudrait bien plus de développement pour cela», déclare le professeur Rashid. «Certains éléments de nos travaux seront utilisés, mais il faudra quelques années pour que la totalité de la suite réponde aux normes commerciales. Pour développer davantage notre logiciel de modélisation, nous passons en 'open source' certaines de ses parties.» Les partenaires du projet AMPLE viennent d'Allemagne, d'Espagne, de France, des Pays-Bas, du Portugal et du Royaume-Uni.

Pays

Allemagne, Espagne, France, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni

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