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Contenu archivé le 2023-03-07

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La forte dépendance des cellules leucémiques envers certains gènes ouvre la possibilité d'un nouveau traitement

Une nouvelle étude conduite par l'université de Vienne, en Autriche, et visant certaines formes aiguës de leucémie, a mis en évidence une nouvelle cible possible pour des médicaments inhibant les gènes qui soutiennent le développement des cellules cancéreuses. Publiés par la r...

Une nouvelle étude conduite par l'université de Vienne, en Autriche, et visant certaines formes aiguës de leucémie, a mis en évidence une nouvelle cible possible pour des médicaments inhibant les gènes qui soutiennent le développement des cellules cancéreuses. Publiés par la revue EMBO Molecular Medicine de l'Organisation européenne de biologie moléculaire (EMBO), les résultats démontrent la «dépendance» des cellules leucémiques envers certains gènes et comment des médicaments visant ces gènes pourraient contrer le développement de ces cellules. Le professeur Veronika Sexl et ses collègues du centre de médecine biomoléculaire et de pharmacologie de l'institut universitaire de pharmacologie, ont étudié la leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) et la leucémie myéloïde chronique (LMC). Selon eux, ces deux types de leucémie peuvent être déclenchés par la protéine de fusion Bcr-Abl, qui est fabriquée lors de la fusion de deux gènes (ou plus) codant normalement pour des protéines séparées. Les chercheurs d'Allemagne, d'Italie, d'Autriche et des États-Unis expliquent comment la fusion des gènes se traduit par un «réseau» de soutien complexe en faveur de la tumeur. Les cellules leucémiques bénéficient ainsi du soutien nécessaire et ont une plus grande probabilité de survie. Des médicaments inhibiteurs comme l'Imatinib peuvent bloquer des signaux essentiels et entraîner la mort des cellules cancéreuses. Mais il existe plusieurs mutations qui rendent les cellules cancéreuses insensibles à ces inhibiteurs, leur laissant toute liberté pour s'attaquer à l'organisme. Pour prendre l'avantage, les chercheurs ont étudié les facteurs de transcription Stat3 et Stat5 qui sont associés à la transformation induite par la protéine Bcr-Abl. Ils ont surtout cherché à savoir si Stat3 et Stat5, agissant en aval de Bcr-Abl, étaient essentiels au maintien de la leucémie et pourraient permettre de soigner la maladie. «Pour analyser les rôles des facteurs Stat5 et Stat3 dans le développement de la leucémie induite par la protéine de fusion Bcr-Abl, nous avons appliqué une approche de délétion des gènes associés à la tumeur», expliquait le professeur Sexl. «Nous avons découvert que ces deux facteurs sont nécessaires à l'apparition de la Bcr-Abl, mais que seul Stat5 est indispensable à la survie et à la croissance des cellules leucémiques.» Les chercheurs ont constaté que même des formes mutées de cellules leucémiques Bcr-Abl, résistantes aux médicaments inhibiteurs, dépendaient du facteur Stat5. «Les cellules cancéreuses subissent d'importantes adaptations au niveau de leurs voies métaboliques et de signalisation, devenant ainsi dépendantes de certains gènes», ajoutait le professeur. «En fait, l'activité de ces gènes peut être pour elles un facteur limitant.» L'équipe appelle ce phénomène la «dépendance non oncogénique» (non-oncogene addiction ou NOA). En inhibant ces gènes critiques dans le réseau de signalisation, le système pourrait s'interrompre, ce qui conduirait à l'arrêt de la croissance des cellules cancéreuses. «Dans cette étude, nous démontrons que les cellules leucémiques Bcr-Abl dépendent du facteur Stat5 pour maintenir leur état cancéreux», soulignait le professeur Sexl. «Ce facteur est donc le talon d'Achille dans le réseau de signalisation en aval de Bcr-Abl. L'inhibition de Stat5 pourrait être une approche innovante pour soigner la leucémie.» Les autres scientifiques participants à ces travaux venaient de l'Institut autrichien de recherche en pathologie moléculaire, des laboratoires Max F. Perutz, de l'Institut Ludwig Boltzmann de recherche sur le cancer, du centre de recherche de médecine moléculaire de l'académie autrichienne des sciences, du centre de biotechnologie moléculaire de l'université de Turin en Italie, du Deutsches Krebsforschungszentrum en Allemagne et du National Institute of Health des États-Unis.

Pays

Autriche, Allemagne, Italie, États-Unis

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