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Contenu archivé le 2023-03-07

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De nouvelles politiques pour ralentir la perte de biodiversité

La biodiversité de notre planète est en danger, mais de nouvelles études indiquent qu'il est néanmoins possible de ralentir son déclin grâce à la mise en œuvre effective de nouvelles politiques. La dernière analyse en date, qui combine plusieurs grandes études mondiales sur le...

La biodiversité de notre planète est en danger, mais de nouvelles études indiquent qu'il est néanmoins possible de ralentir son déclin grâce à la mise en œuvre effective de nouvelles politiques. La dernière analyse en date, qui combine plusieurs grandes études mondiales sur le devenir de la biodiversité, a été conduite sous les auspices du programme international sur les sciences de la biodiversité DIVERSITAS (soutenu par l'UE), de l'UNEP-CMSC (Programme des Nations unies pour l'environnement - Centre mondial de surveillance de la conservation de la nature) et du Secrétariat de la CDB (Convention sur la diversité biologique). Cette analyse était publiée dans la revue Science. En comparant les résultats de cinq évaluations récentes de l'environnement mondial ainsi qu'un large éventail de documents avalisés par les pairs et en essayant d'analyser les différents scénarios d'évolution de la biodiversité, l'équipe composée de 23 scientifiques de neuf nationalités ont découvert que des changements fondamentaux dans la société étaient nécessaires pour garantir la stabilité et la durabilité. Le fait est que l'absence de changements pourrait avoir pour effet d'augmenter le risque d'extinctions, le déclin de certaines populations et la modification de la distribution des espèces. "Il n'y a aucun doute que le mode de développement actuel mènera à une perte catastrophique de la biodiversité", souligne le Dr Paul Leadley de l'université Paris-Sud en France. «Même les scénarios les plus optimistes prédisent des extinctions et le déclin démographique de nombreuses espèces au cours de ce siècle.» Il ajoute que si l'objectif de stopper la perte de biodiversité dans le courant de la prochaine décennie part d'une «bonne intention», celui-ci n'est malheureusement pas réaliste. Le Dr Leadley poursuit en soulignant que «de vraies opportunités pour intervenir, avec des politiques efficaces, telles que celles visant à atténuer le changement climatique sans recourir à une conversion massive des forêts en réservoir de biocarburant» pourraient être combinées avec des mesures visant à protéger la biodiversité. Alors nous pourrions peut-être espérer ralentir la perte de biodiversité. Mais le temps est compté. L'équipe de scientifiques conduite par le Dr Leadley et le Dr Henrique Miguel Pereira du Centro de Biologia Ambiental, Faculdade de Ciências da Universidade de Lisboa au Portugal, affirme que ces mesures doivent être prises au plus vite. En fonction des mesures politiques prises aujourd'hui, on pourrait assister à une augmentation de la couverture forestière mondiale d'environ 15% (dans le meilleur des cas) ou à une réduction de plus de 10% (dans le pire scénario) d'ici 2030. Les experts préconisent l'établissement d'un mécanisme pour la biodiversité, similaire au groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), qui est chargé d'évaluer les informations scientifiques, techniques et socio-économiques permettant de mieux appréhender les risques liés aux changements climatiques d'origine humaine. Cette plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), que les experts jugent «extrêmement importante» permettrait de proposer des définitions et des indicateurs de biodiversité issus du consensus scientifique et utilisables par les décideurs. «Les problèmes sont urgents et les enjeux pour l'humanité sont importants. Les scientifiques ont besoin d'agréger leur expertise au sein de l'IPBES pour informer les décideurs politiques d'une seule voix, unifiée, et qui fait autorité», poursuit le Dr Pereira. D'après les scientifiques, l'IPBES pourrait jouer un rôle majeur en organisant la coopération scientifique pour réduire les incertitudes de certains scénarios. Par exemple, les modèles prévoient des taux d'extinctions d'espèces qui varient entre moins de 1% par siècle à plus de 50%. D'après les experts, il est également essentiel d'atteindre un consensus sur le laps de temps qui mène une espèce à l'extinction, celui-ci pouvant varier de quelques décennies à plusieurs millénaires. «Il y a encore des incertitudes dans les modèles et un désaccord au sein de la communauté scientifique concernant la probabilité des extinctions de masse pour le siècle à venir», expliquent les scientifiques. Les chercheurs insistent sur le fait que les changements de répartition des espèces ou des tailles des populations devraient bénéficier d'une attention particulière, dans la mesure où ceux-ci seront certainement plus critiques pour le bien-être humain. «Les risques d'extinctions devraient être élevés à l'avenir, mais la crise de la biodiversité est beaucoup plus que cela», assure le Dr Pereira. «L'érosion de la biodiversité au cours du 21e siècle ne se manifestera pas tellement par des extinctions globales, mais surtout par des changements dans l'abondance des espèces et dans la composition des communautés». Cette étude a bénéficié de la précieuse contribution de scientifiques d'Afrique du Sud, du Canada, des États-Unis, de France, du Mexique, des Pays-Bas, du Portugal, du Royaume-Uni et de Suède.

Pays

Canada, France, Mexique, Pays-Bas, Portugal, Suède, Royaume-Uni, États-Unis, Afrique du Sud

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