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Contenu archivé le 2023-03-09

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Une technologie sophistiquée révèle les origines des serpents

Quelle est l'origine des serpents? Une équipe de chercheurs européens a découvert que les serpents d'aujourd'hui sont issus de l'évolution de lézards terrestres, et non de lézards marins. Les résultats, présentés dans la revue Journal of Vertebrate Paleontology, pourraient per...

Quelle est l'origine des serpents? Une équipe de chercheurs européens a découvert que les serpents d'aujourd'hui sont issus de l'évolution de lézards terrestres, et non de lézards marins. Les résultats, présentés dans la revue Journal of Vertebrate Paleontology, pourraient permettre aux scientifiques de comprendre comment les serpents ont évolué en traversant diverses voies au cours de leur vie. Les chercheurs d'Allemagne et de France ont utilisé la technique innovante d'imagerie par rayons X de l'European Synchrotron Radiation Facility (ESRF) situé à Grenoble pour obtenir des images tridimensionnelles (3D) de l'un des rares fossiles de serpents à pattes. Les images présentent une architecture interne des pattes du serpent primitif ressemblant fortement à celle des pattes des lézards terrestres contemporains. Une laminographie par synchrotron, de conception innovante, a été développée notamment pour l'étude de grands échantillons plats et allongés. Cette technique ressemble à la tomographie assistée par ordinateur (CT) utilisée par les hôpitaux, mais utilise un rayonnement synchrotron cohérent pour atteindre un niveau de détail de l'ordre de quelques micromètres - soit 1000 fois plus petit qu'avec un scanner CT d'hôpital. Grâce à cette dernière technique, les chercheurs ont placé le fossile en rotation selon un angle incliné au cours de son exposition au rayonnement X à très haute énergie, et des milliers d'images en deux dimensions (2D) sont enregistrées alors que le fossile fait un tour complet sur lui-même. Une reconstitution en 3D et en haute résolution est réalisée à partir de la reconstruction de ces images, qui fait apparaître les détails cachés tels que la structure interne des pattes du serpent. Paul Tafforeau de l'ESRF, un des auteurs de l'étude, affirme: «Les énormes machines que sont les synchrotrons nous permettent d'accéder à un niveau de détails microscopiques invisibles que l'on ne peut atteindre avec d'autres techniques sans endommager ces inestimables spécimens fossiles.» Sous la direction d'Alexandra Houssaye du Muséum National d'Histoire Naturelle (MNHN) de France, les chercheurs affirmaient qu'il n'existe que trois spécimens de fossiles de serpents à pattes pour lesquels les os du bassin et des membres sont préservés. Dans le cadre de leur étude, l'équipe s'est penchée sur Eupodophis descouensi, un serpent primitif découvert il y a une décennie au Liban, dans des pierres âgées de 95 millions d'années. Long d'environ 50 cm, il présente une petite patte, longue d'environ 2 cm, et reliée au bassin de l'animal. Selon les chercheurs, ce fossile jouera un rôle clé et permettra aux scientifiques de mieux comprendre l'évolution des serpents. «Il témoigne d'un stade d'évolution intermédiaire où les serpents n'avaient pas encore perdu les pattes qu'ils ont hérité de leurs ancêtres lézards», affirment-ils. Bien que le fossile n'expose en surface qu'une seule patte, on présumait que la seconde était dissimulée dans la roche elle-même, ce qui a été confirmé grâce à sa visualisation en détail grâce aux rayons X. Les images haute résolution en 3D, et en particulier les détails précis de la patte enfouie, suggèrent que cette espèce a perdu ses pattes via une croissance soit plus lente, soit plus courte. Les données concernant la patte cachée, pliée au niveau du genou, révèlent aussi la présence de seulement 4 os de la cheville. Toutefois, il ne possède ni pied ni os d'orteils. «La mise au jour de la structure interne des membres postérieurs d'Eupodophis nous permet d'étudier le processus de régression des membres au cours de l'évolution des serpents», explique le Dr Alexandra Houssaye, auteur principal de l'étude. L'institut de technologie de Karlsruhe en Allemagne a également participé à cette étude et a mis au point une technique avancée et un instrument dédié pour l'acquisition des images.Pour de plus amples informations, consulter: Journal of Vertebrate Paleontology: http://www.vertpaleo.org/publications/index.cfm Installation européenne de rayonnement synchrotron (ESRF): http://www.esrf.eu/ Muséum National d'Histoire Naturelle (MNHN): http://www.mnhn.fr/

Pays

Allemagne, France

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