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La journée internationale de la femme fait changer les perceptions sur les maladies cardiaques.

La Société européenne de cardiologie (SEC) présentait lors de la journée internationale de la femme (8 mars) des travaux de recherche montrant que les femmes, bien que beaucoup plus susceptibles au risque de maladies cardiovasculaires que les hommes, sont très souvent sous-rep...

La Société européenne de cardiologie (SEC) présentait lors de la journée internationale de la femme (8 mars) des travaux de recherche montrant que les femmes, bien que beaucoup plus susceptibles au risque de maladies cardiovasculaires que les hommes, sont très souvent sous-représentées dans les essais cliniques relatifs à ces maladies. Dans une édition spéciale de la revue officielle de l'organisation, l'European Heart Journal (EHJ), deux études menées par des scientifiques au Canada, en Italie et en Suède ont découvert que les traitements recommandés par les directives étaient peu employés chez les femmes. On considère souvent les maladies cardiovasculaires comme un problème de santé principalement masculin; pourtant, elles sont responsables de 55% des décès chez les femmes en Europe, et de 43% chez les hommes. En outre, plus de femmes décèdent des maladies cardiaques que du cancer du sein, lequel ne touche que 3% de patients. Au cours des vingt dernières années, l'incidence de l'infarctus du myocarde (IDM) a augmenté chez les femmes âgées de 35 à 54 ans, mais a baissé chez les hommes du même groupe d'âge. Aussi l'un des principaux objectifs de la SEC pour la journée internationale de la femme était de sensibiliser le public à ces idées erronées sur les maladies cardiaques. La première étude, menée par une équipe de chercheurs du Canada et d'Italie, a analysé les données médicales de 4471 hommes et 2087 femmes qui avaient subi une attaque cardiaque (SCA - syndrome coronarien aigu) entre 1999 et 2003. Globalement, 75,6% des femmes étudiées ont reçu des bêtabloquants, contre 79,4% des hommes; par ailleurs, 56,37% des femmes ont reçu des hypolipidémiants, contre 65,44% pour les hommes. De plus, 55,52% des femmes ont reçu des inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (ECA) contre 59,99% des hommes. On prescrivait également moins souvent de cautérisation cardiaque aux femmes qu'aux hommes. Les chercheurs ont identifié de multiples facteurs contribuant à ces différences de traitements. L'un des facteurs est l'âge du patient, les femmes développent une insuffisance cardiaque à un âge plus tardif et les médecins sont plus soucieux lorsqu'il s'agit de prescrire un médicament aux personnes âgées. Un autre facteur est la présence d'insuffisance cardiaque congestive; les femmes y sont plus sujettes lors d'une crise cardiaque et de nombreux médecins hésitent à prescrire des bêtabloquants aux patients qui en ont déjà subi. «Nous savons depuis des années que les femmes étaient traitées différemment que les hommes, mais cette étude change cette philosophie et nous explique la raison de cette différence», commente l'auteur principal Raffaele Bugiardini de l'université de Bologne, en Italie. Dans la seconde étude, menée par des chercheurs suédois, l'utilisation de médicaments prescrits dans les maladies cardiovasculaires et de coronarographie diagnostique a été analysée pour 7195 hommes et 5005 femmes qui se plaignaient de douleurs pectorales et que l'on soupçonnait d'avoir une maladie coronarienne. Leurs découvertes ont montré que pour 83% des femmes, de l'aspirine a été prescrit avant de subir la coronarographie, contre 86,1% des hommes. Toutefois, l'étude a également montré que parmi les plus jeunes (ceux âgés de moins de 59 ans), 78,8% des femmes ayant subi une coronarographie ne souffraient pas de maladie coronarienne, par rapport à 42,3% des hommes. Les coronaropathies du tronc de l'artère coronaire gauche ou les maladies coronariennes tritronculaires étaient également plus fréquentes chez les hommes. Ces résultats ont donc mis en lumière les difficultés auxquelles sont confrontés les médecins lors des diagnostics. «Le problème que nous avons identifié est que si les médecins voient des femmes âgées de 55 à 60 ans avec des symptômes atypiques en salle d'urgence, ils ne pensent pas immédiatement aux crises cardiaques», explique Marco Stramba-Badiale de la SEC. «Il est très important que les données relatives aux femmes soient analysés séparément car il existe des différences au niveau de la pharmacodynamique, de la pharmacocinétique et de la physiologie par rapport aux hommes, ce qui implique une différence d'efficacité potentielle des médicaments chez les femmes.» Pour mieux comprendre la physiologie des femmes lors de problèmes cardiaques, la SEC a longtemps sensibilisé à l'inclusion plus importante de femmes dans les tests cliniques, et à l'occasion de la journée internationale de la femme, elle a appelé l'Agence européenne des médicaments (EMA) à faire de la représentation des femmes un critère lors de l'approbation d'agents pharmaceutiques. Et le Dr Stramba-Badiale de conclure: «Le problème est que malgré que les femmes soient plus touchées par les maladies cardiovasculaires, les médecins et le public continuent de penser que les maladies cardiaques ne sont pas aussi graves pour les femmes que pour les hommes.»Pour de plus amples informations, consulter: Société européenne de cardiologie (ESC): http://www.escardio.org/Pages/index.aspx European Heart Journal http://eurheartj.oxfordjournals.org/

Pays

Canada, Italie, Suède

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