Des scientifiques explorent les «pas de danse» des ions négatifs
Une équipe de chercheurs de Suède et d'Allemagne, qui a publié les résultats de ses recherches dans la revue Review of Scientific Instruments, a découvert comment interagissent les ions négatifs. Les anions ont un rôle essentiel, allant du fonctionnement de notre organisme à la structuration de l'univers. Ces résultats sont importants pour la connaissance des supraconducteurs et la datation par le carbone radioactif, comme l'explique Anton Lindahl, l'un des auteurs de l'article du département de physique de l'université de Göteborg: «En étudiant les atomes dotés d'une charge négative, les 'anions', nous pouvons apprendre comment les électrons coordonnent leurs déplacements dans ce qui peut être comparé à un ballet soigneusement orchestré. Ceci est important pour comprendre des phénomènes où l'interaction entre les électrons est un facteur critique, par exemple dans les supraconducteurs.» Un anion est un atome qui a reçu un électron (ou plusieurs) en plus, ce qui lui confère une charge électrique négative. Des anions se forment par exemple lors le sel se dissout dans l'eau. Notre corps compte une grande variété d'ions, le plus courant étant l'ion chlorure. Il est important pour l'équilibre du fluide cellulaire et le fonctionnement du système nerveux. Le développement des connaissances sur ces anions pourrait nous aider à mieux comprendre notre origine. Ils sont en effet importants dans les réactions chimiques qui se produisent dans l'espace et donc dans des processus comme la formation de molécules à partir d'atomes libres. À leur tour, ces molécules ont pu être d'importants éléments de base à l'origine de la vie. M. Lindahl continue: «J'ai travaillé avec des ions dans le vide, pas dans l'eau comme dans notre corps. Pour étudier les propriétés d'ions séparés, nous les isolons sous vide, à très basse pression. Cette pression est même inférieure à celle que rencontre l'ISS, la station spatiale internationale. Pour conduire ces travaux, il m'a fallu mettre au point des méthodes de mesures et construire l'équipement expérimental. Ce nouvel équipement permet de réaliser des mesures qui amélioreront notre compréhension des interactions.» Les nouvelles méthodes de mesures mises au point par M. Lindahl peuvent être importantes dans divers cas. Citons ainsi la mesure de substances à l'état de traces à l'aide de la spectrométrie de masse par accélérateur (SMA). Elle est utilisée pour la datation par le carbone radioactif afin de déterminer l'âge d'un échantillon de matière organique. La SMA sert également à des mesures sur les carottes prélevées dans la glace polaire, par exemple pour étudier quel était le climat il y a des dizaines de milliers d'années.Pour plus d'informations, consulter: Université de Göteborg: http://www.gu.se/english
Pays
Allemagne, Suède