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Des astronomes français observent l'évaporation de l'atmosphère d'une planète

Des astronomes ont observé des changements très importants dans la haute atmosphère d'une planète lointaine, ce qui leur a donné un aperçu fascinant des évolutions climatiques et météorologiques de planètes situées hors de notre système solaire. Au moyen du télescope spatial...

Des astronomes ont observé des changements très importants dans la haute atmosphère d'une planète lointaine, ce qui leur a donné un aperçu fascinant des évolutions climatiques et météorologiques de planètes situées hors de notre système solaire. Au moyen du télescope spatial Hubble de la NASA (National Aeronautics and Space Administration) et de l'ESA (Agence spatiale européenne), les scientifiques ont constaté que juste après que la planète a été baignée d'émissions de rayons X intenses suite à un éclat violent de son étoile, l'atmosphère de la planète a dégagé une évaporation puissante. La planète est une énorme planète gazeuse géante comme Jupiter, mais elle se trouve très proche de son étoile, soit à seulement un trentième de la distance qui sépare la Terre du Soleil. Même si son étoile est légèrement plus petite et plus froide que le Soleil, cela rend le climat de la planète exceptionnellement chaud, au-dessus de 1 000 degrés Celsius, et la haute atmosphère est agitée par un rayonnement énergétique ultraviolet extrême et des rayons X. En tant que tel, elle est tout indiquée pour étudier les effets d'une étoile sur une atmosphère planétaire, ont déclaré les scientifiques dirigés par l'astronome français Alain Lecavelier des Étangs. Selon M. Lecavelier des Étangs, la première série d'observations réalisées au début de 2010 était «décevante, car elle n'a montré absolument aucune trace de l'atmosphère de la planète». Il a déclaré que son équipe «s'était rendu compte qu'elle était tombée par hasard sur quelque chose de plus intéressant uniquement lors de la deuxième série d'observations». Les observations de suivi que l'équipe a réalisées en 2011 ont montré un changement radical, avec des signes clairs qu'un panache de gaz se dégageait de la planète au rythme d'au moins 1 000 tonnes par seconde. «Nous avions non seulement confirmé que l'atmosphère de certaines planètes s'évapore, mais nous avions aussi observé que les conditions physiques de l'atmosphère en évaporation évoluent au fil du temps», a déclaré M. Lecavelier. «Personne n'y était parvenu auparavant». Il restait désormais aux scientifiques à découvrir pourquoi cette évolution avait eu lieu. Malgré la température extrême de la planète, l'atmosphère n'est pas assez chaude pour s'évaporer au rythme observé en 2011. On pense plutôt que l'évaporation est attribuable à l'intense rayonnement de rayons X et de rayons ultraviolets extrêmes de son étoile, qui est environ 20 fois plus puissant que celui de notre soleil. En outre, puisque la planète géante est très proche de son étoile, elle doit être exposée à une dose de rayons X 3 millions de fois plus élevée que celle que la Terre reçoit. Des observations simultanées de la planète réalisées à partir d'un autre satellite viennent corroborer le fait que l'évaporation est attribuable aux rayons X. «Les émissions de rayons X correspondent à une petite partie des émissions totales de l'étoile, mais il s'agit de la partie qui est suffisamment énergétique pour entraîner l'évaporation de l'atmosphère», a expliqué Peter Wheatley de l'Université de Warwick au Royaume-Uni, l'un des coauteurs de l'étude. «Il s'agit de l'émission de rayons X la plus forte de la planète parmi plusieurs observations réalisées jusqu'à présent et il semble très probable que l'impact de cette émission sur la planète ait entraîné l'évaporation que nous avons observée quelques heures plus tard avec Hubble. Les rayons X sont assez énergétiques pour élever la température des gaz présents dans l'atmosphère supérieure à des dizaines de milliers de degrés, une chaleur suffisante pour échapper à l'attraction gravitationnelle de la planète géante. Même s'il est moins spectaculaire, un processus similaire se produit par exemple lorsqu'une éruption solaire frappe l'ionosphère de la Terre, perturbant les communications. Si l'équipe estime que les émissions de rayons X constituent la cause la plus probable des fluctuations atmosphériques qu'elle a observées sur la planète, elle a admis que d'autres explications étaient possibles. Par exemple, il se peut que le niveau de référence des émissions de rayons X de l'étoile ait augmenté entre 2010 et 2011, selon un processus saisonnier similaire au cycle des taches solaires qui intervient tous les 11 ans. Ces recherches présentent de l'intérêt pour l'étude d'autres planètes et pour l'étude des planètes semblables à Jupiter. On pense que les «super Terres» rocheuses découvertes récemment et situées à proximité de leurs étoiles sont des restes de planètes semblables dont l'atmosphère s'est complètement évaporée.Pour de plus amples informations, consulter: Hubble European Space Agency Information Centre http://www.spacetelescope.org/