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Contenu archivé le 2023-03-20

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Une puce d'ADN pour traiter le trouble du déficit de l'attention et de l'hyperactivité

Reconnaissez-vous votre enfant en lisant ceci? «Il ne tient pas une minute en place, il peut vous rendre fou à taper des pieds et à bouger dans tous les sens, il n'arrive pas à faire une chose à la fois, il n'arrive pas à rester assis à table». «C'est un peu comme s'il avait u...

Reconnaissez-vous votre enfant en lisant ceci? «Il ne tient pas une minute en place, il peut vous rendre fou à taper des pieds et à bouger dans tous les sens, il n'arrive pas à faire une chose à la fois, il n'arrive pas à rester assis à table». «C'est un peu comme s'il avait un moteur en lui, il parle sans arrêt.» À l'école, ses professeurs disent qu'«il n'écoute pas, ne fait pas attention, perd toutes ses affaires et ne fait pas ses devoirs, et fait souvent beaucoup de bêtes erreurs». Et bien, il pourrait bien s'agir du trouble du déficit de l'attention et de l'hyperactivité (TDAH). Le TDAH est un trouble neuropsychiatrique fréquent chez l'enfant. Il s'agit d'un trouble potentiellement dangereux; une enquête européenne menée en 2010 a démontré que les enfants souffrant de TDAH seraient plus souvent atteints d'autres problèmes affectant la qualité de leur vie comparés aux enfants n'en souffrant pas. Pourtant, malgré des signes d'alarme, il faut souvent 26,8 mois pour que les parents arrivent à comprendre le problème de leur enfant. L'une des raisons serait qu'il n'existe actuellement aucun outil pour confirmer le diagnostic de la TDAH. Pourtant, une chercheuse espagnole, Araitz Molano-Bilbao de l'UPV/EHU-Université du Pays basque, a conçu une innovation qui permettrait d'améliorer la vitesse de diagnostic de ce trouble et d'ouvrir la voie à de nouveaux traitements thérapeutiques. La prévalence du TDAH est estimée entre 8 et 12% pour les enfants/adolescents du monde entier, et 50% d'entre eux conservent les symptômes à l'âge adulte. Les enfants souffrant du TDAH ont du mal à se concentrer et à réaliser une tâche assignée et sont souvent distraits. Ils ont souvent un comportement impulsif, ne se comportent pas toujours comme il se doit, et ont du mal à contenir leurs impulsions. «Tous ces symptômes affectent gravement leur vie sociale, académique ou professionnelle, et ont un impact important sur leurs proches», explique le Dr Molano. Le Dr Molano a étudié comment les polymorphismes génétiques (les variations au niveau des séquences d'ADN entre différents individus) sont associés au TDAH. «Nous avons étudié toutes les associations décrites antérieurement dans la littérature mondiale, et avons réalisé une étude clinique pour voir si ces polymorphismes sont présents dans la population espagnole; car ces associations génétiques varient grandement entre certaines populations et d'autres.» Près de 400 échantillons de salive de patients atteints de TDAH et 400 autres de sujets sains (sans antécédent de maladie psychiatrique) ont été analysés. L'analyse de plus de 250 polymorphismes a entraîné la découverte de 32 polymorphismes probablement associés non seulement au diagnostic du TDAH mais aussi à l'évolution du trouble, avec un sous-type spécifique du TDAH, la sévérité symptomatologique et la présence de comorbidités (la présence d'un ou plusieurs autres troubles). Sur la base de ces résultats, le Dr Molano a proposé l'utilisation d'une puce à ADN contenant ces 32 polymorphismes pour le diagnostic du trouble et le calcul de la probabilité génétique à différentes variables, dont la manière dont le patient réagirait aux médicaments ou à la normalisation des symptômes. L'étude a également confirmé l'existence de 3 sous-types de TDAH: le manque d'attention, l'hyperactivité et la combinaison des deux. «On constate que selon la base génétique, les enfants qui appartiennent à l'un ou l'autre des sous-types sont différents», explique le Dr Molano. Au contraire, aucune association directe n'a été découverte entre les polymorphismes analysés et la réaction au traitement pharmacologiques (atomoxétine et méthylphénidate). Le Dr Molano pense que cela pourrait s'expliquer par le fait que «dans de nombreux cas, les données sur les médicaments disponibles ne sont pas rigoureuses». Elle espère poursuivre ses travaux de recherche sur cette voie. «Nous voulons nous concentrer sur l'aspect de la réaction aux médicaments, obtenir davantage d'échantillons caractérisés, et suivre les variables de la prise de médicaments de près, vérifier s'ils sont réellement pris ou pas, etc.» Le Dr Molano espère que cet outil sera mis à disposition des cliniques et aidera les enfants atteints de TDAH. Le projet était financé par Progenika Biopharma et par la société pharmaceutique JUSTE SAQF. Une dizaine de cliniques appartenant à des centres privés et publics en Espagne étudient l'outil dans le but de la commercialiser.Pour plus d'informations, veuillez consulter: Elhuyar Fundazioa http://www.elhuyar.org/EN