Les polymères supramoléculaires, un biomatériau envisageable pour des parties anatomiques artificielles
Des chercheurs financés par l'UE fabriqueront des fragments de rein bioartificiel à partir d'un nouveau polymère, ce qui permettrait de réduire le risque de rejet des transplantations par le corps humain. Les biomatériaux peuvent être insérés dans le corps humain pour remplacer ou soutenir une fonction biologique permettant ainsi de prolonger la vie des patients. Leur utilisation est cependant encore limitée car ils ne parviennent pas à s'intégrer pleinement aux cellules et tissus vivants; un rejet est alors possible. Le projet SUPOCOSYS («From supramolecular polymers to compartmentalized systems»), financé par l'UE, tente de résoudre ce problème en recherchant un nouveau matériau pouvant être utilisé pour la conception, la synthèse et l'auto-assemblage des biomatériaux qui adaptent dynamiquement leurs propriétés aux cellules humaines. Des parties de rein bioartificiel seront fabriquées à partir de ces matériaux adaptables pour démontrer leurs propriétés. Parmi d'autres applications médicales possibles figurent l'amélioration des traitements de dialyse, la réduction des rejets de greffe ou des applications en tant que sutures innovantes. L'équipe du projet, dirigée par le Dr Egbart Willem Meijer, chercheur à la Technische Universiteit Eindhoven aux Pays-Bas ayant reçu, en 2009, une subvention du Conseil européen de la recherche (CER), se concentre sur la formation de polymères supramoléculaires, des systèmes composés de macromolécules assemblés par des liants spécifiques qui contrôlent leur assemblage et leur comportement. Les polymères supramoléculaires sont des bobines moléculaires aléatoires ou enchevêtrées ayant des matières plastiques et élastomères comme propriétés mécaniques. Ils ont des capacités de traitement, de recyclage et d'auto-guérison et sont créés par auto-assemblage. Ils sont aussi uniques en ce sens qu'ils peuvent être traités à basse température, puis manipulés sans difficulté. Meijer exploite ces aptitudes pour renforcer les matériaux et introduire des fonctionnalités plus complexes aux systèmes supramoléculaires. Pendant ce projet de cinq ans, qui prendra fin en mars 2015, les chercheurs mettent au point, synthétisent et auto-assemblent les matériaux des polymères supramoléculaires, dont les propriétés sont adaptées par des stimuli externes. L'équipe du Dr Meijer collabore avec le Dr Patricia Dankers, également de la Technische Universiteit Eindhoven et qui a reçu, en 2012, une subvention de démarrage du CER, pour produire des parties d'un prototype de rein bioartificiel qui pourrait améliorer les techniques de dialyse ou mener à un appareil de dialyse portable. Leur travail pourrait également améliorer le taux de succès des transplantations en réduisant le risque de rejet. Avec l'apparition de cette nouvelle classe de matériaux, Meijer est parvenu à montrer les propriétés matérielles avantageuses et uniques des polymères bien qu'ils soient liés par de faibles interactions plutôt que par de longues chaînes. Le projet SUPOCOSYS est financé au titre du programme Idées du Conseil européen de la recherche, avec une subvention de 1,95 million d'euros dédiée aux chercheurs scientifiques indépendants dont le profil permet de les identifier comme des leaders dans leurs domaines de recherche respectifs. Le projet a également reçu, en 2011, une subvention d'une valeur de 150 000 euros, destinée à aider la recherche fondamentale à combler l'écart entre la recherche et la première étape d'innovation commercialisable. Le projet souhaite analyser la commercialisation de la technologie sur le marché.Pour plus d'informations, veuillez consulter: Fiche d'informations du projet: Université de technologie d'Eindhoven http://www.tue.nl/en/
Pays
Pays-Bas