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Une communauté XR européenne plus forte est en train de prendre forme

Comment les acteurs européens du marché de la réalité étendue peuvent-ils se faire une place au soleil? Cette question était au cœur du projet XR4ALL, qui avait pour objectif de renforcer ce secteur à l’aide d’une plateforme communautaire et de fonds destinés aux start-up innovantes.

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Malgré sa grande popularité sur des marchés très spécifiques, le concept de réalité étendue (XR) – qui englobe la réalité virtuelle (RV), la réalité augmentée (RA) et la réalité mixte (RM) – reste encore étranger à la plupart des consommateurs. Une course internationale est engagée pour créer non seulement les expériences les plus immersives possibles, mais également une nouvelle génération de dispositifs que les consommateurs soient prêts à acheter et qu’ils ne trouvent pas trop compliqués à utiliser. Le problème, c’est que l’Europe est encore loin d’être en tête dans ce domaine. Pour renforcer le secteur européen de la XR, la Commission européenne a financé le projet XR4ALL (eXtended Reality for All). Cette initiative a permis de donner un coup de pouce aux start-up innovantes et d’édifier une communauté XR forte dans un secteur par ailleurs très fragmenté. Oliver Schreer, responsable du groupe «Immersive Media & Communication» à l’Institut Fraunhofer Heinrich Hertz (HHI) et coordinateur de XR4ALL, nous explique comment le projet a contribué à forger une communauté XR plus forte et comment il va continuer à le faire dans un avenir proche.

Votre projet s’appelle «eXtended Reality for All» (réalité étendue pour tous). Hormis quelques applications de niche, il semble que ce secteur n’ait pas encore trouvé les produits susceptibles de faire de la XR un véritable courant dominant. Selon vous, que manque-t-il actuellement pour y parvenir?

Oliver Schreer: La XR est largement utilisée dans l’industrie 4.0 dans des secteurs tels que la maintenance, la réparation, l’assemblage de conception et l’assurance qualité, ainsi que dans le secteur médical où elle permet de dispenser des formations ou d’être utilisée avant, pendant et après une opération. Toutefois, il est vrai que le marché grand public n’a pas atteint le même niveau de maturité. D’un point de vue technologique, le suivi et la détection doivent être encore améliorés si nous voulons rendre les applications de RA plus acceptables et conviviales. Les lunettes doivent être plus légères et moins chères pour toucher le marché grand public. Un autre problème majeur à surmonter concerne le manque d’interopérabilité, pour permettre à cette technologie d’être adoptée à grande échelle et pour offrir un écosystème sain avec un panel diversifié de fournisseurs de technologies.

Pourquoi les États-Unis sont-ils plus performants lorsqu’il s’agit de surmonter ces obstacles?

Les États-Unis, ainsi que les entreprises asiatiques, sont actuellement en tête dans le secteur du matériel informatique. C’est particulièrement vrai pour le marché des casques HMD (head-mounted device), l’ensemble des dispositifs majeurs étant fabriqués dans ces régions. Toutefois, la société norvégienne VARIO fait actuellement son entrée sur le marché des casques HMD avec des appareils prometteurs de haute qualité.

Comment une communauté XR unie peut-elle aider l’Europe à rattraper son retard?

Lorsque nous analysons le paysage européen de la XR, nous constatons une fragmentation majeure des politiques et du développement technologique, ainsi qu’un manque de financement. Même si les technologies XR ne sont pas encore très répandues, nous parlons d’une industrie qui compte des centaines d’entreprises, des dizaines de milliers d’employés et plus de 4 milliards d’euros d’investissements à ce jour. C’est un secteur promis à un bel avenir, à condition qu’il puisse trouver des financements, en particulier pour les start-up et les entreprises en phase de démarrage. Les autres atouts de l’Europe sont la créativité, les compétences et la diversité culturelle. Nous sommes donc convaincus que le fait d’offrir un point d’accès central pour l’échange d’emplois entre les entreprises et le monde universitaire, d’une part, et les jeunes talents, développeurs et créateurs, d’autre part, contribuera à améliorer l’adéquation emploi-compétences.

Pouvez-vous nous en dire plus sur cette plateforme et son fonctionnement?

Le projet XR4ALL est conçu pour forger un écosystème «XR-tech» compétitif et durable en Europe. Notre objectif consiste à créer une communauté paneuropéenne «XR-tech», découvrir les technologies XR existantes dans l’UE, développer un programme de recherche, accorder des subventions à des projets technologiques innovants et augmenter les investissements et les transferts de technologies pour aider les produits à atteindre le marché.

Où en êtes-vous en matière de financement d’idées intéressantes?

Nous avons sélectionné 50 projets pour XR4ALL. Ils sont tous passés par une première phase où un financement de 10 000 euros leur a été accordé, et au cours de laquelle il a été demandé à l’entreprise de valider la faisabilité technique de sa solution ainsi que son potentiel commercial. À la suite de cette première phase, 25 projets ont été sélectionnés pour passer à la phase 2, où un financement de 40 000 euros leur a été octroyé. Les projets ont été organisés en trois cohortes. La première cohorte est arrivée à son terme et huit projets ont déjà mis leur solution sur le marché. Les deuxième et troisième cohortes sont toujours actives, et 17 autres projets devraient bientôt atteindre le stade de la commercialisation.

Dans l’ensemble, quelles sont, selon vous, les réalisations les plus importantes du projet à ce jour?

En deux ans et demi, XR4ALL a réussi à créer une marque européenne unique qui rassemble les principaux acteurs de la communauté de la XR. Plus de 1 000 experts individuels se sont inscrits en tant que membres de la communauté XR4ALL, tandis que 17 organisations et associations sont devenues des membres associés. Au sein de la communauté elle-même, un ensemble d’ambassadeurs et de groupes d’intérêt spéciaux (SIG, pour Special Interest Groups) ont été mis en place autour de thèmes spécifiques. Plus de 50 personnes influentes ont été contactées et 30 d’entre elles ont accepté de jouer ce rôle d’ambassadeur. Ces ambassadeurs forment et dirigent maintenant 14 SIG auxquels se sont joints des membres de XR4ALL, où ils interagissent et discutent par le biais de canaux mis en place à cet effet. Nous avons également organisé deux événements annuels XR4ALL et deux forums dédiés aux entreprises technologiques afin de rassembler les membres de la communauté et de mettre en relation les start-up et les investisseurs. Pour finir, le projet nous a permis de lancer un appel d’offres ouvert pour attirer, sélectionner et soutenir financièrement des tiers dans le cadre du développement de nouvelles solutions XR. Il s’agit, par exemple, d’extensions pour les moteurs de jeux tels qu’Unity et de composants de bas niveau basés sur des API, des normes et des cadres ouverts tels que SolAR.

Que vous reste-t-il à accomplir avant la fin du projet?

L’une des tâches principales consiste à pérenniser tous les efforts de XR4ALL. Dans quelques semaines, nous lancerons, avec un certain nombre d’autres membres fondateurs, une nouvelle organisation de tutelle baptisée XR4Europe. Le consortium compte consacrer toute son énergie et sa créativité pour faire de cette nouvelle organisation à but non lucratif une continuation réussie de XR4ALL.

Mots‑clés

XR4ALL, réalité étendue, XR, plateforme communautaire, subventions, innovation, start-up

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