Une machine automatisée de test des agents pathogènes pour lutter contre la résistance aux antibiotiques La résistance croissante de nombreux agents pathogènes aux antibiotiques représente un problème de santé publique majeur. Un nouveau projet financé par l’UE a développé une machine automatisée de test de précision afin de réaliser un dépistage de masse de la résistance bactérienne. Santé © Rolling Stones, Shutterstock La résilience croissante des microbes aux antibiotiques représente une grave menace pour la santé mondiale. La résistance aux antimicrobiens entraîne 30 000 décès par an dans l’UE, et environ 700 000 à l’échelle mondiale. Selon les scientifiques, d’ici 2050, les infections dues à des microbes résistants aux médicaments causeront davantage de décès dans le monde que tous les cancers combinés. Afin d’inverser cette tendance préoccupante, les sociétés doivent mettre un terme à la surconsommation d’antibiotiques. Une étape majeure pour atteindre cet objectif consiste à adopter la médecine personnalisée, qui vise à prescrire les traitements en fonction de la sensibilité d’un agent pathogène donné. Les médecins ont donc besoin de tests accessibles et complets de la sensibilité de chaque agent pathogène aux agents antimicrobiens. Le test de sensibilité aux antibiotiques (TSA) détermine les médicaments qui mettront un terme à la croissance bactérienne ou fongique sous-jacente à une infection. Le test manuel représente actuellement la manière la plus précise de procéder, mais il est chronophage et onéreux. Il existe quelques systèmes automatisés faciles à utiliser et rentables, mais ils n’apportent que des informations limitées sur les traitements. Le projet BacterOMIC, financé par l’UE, a mis au point une machine automatisée ultramoderne qui propose des tests instructifs et complets de sensibilité aux antimicrobiens. «L’objectif de BacterOMIC est de développer le TSA en proposant des évaluations quantitatives de tous les antibiotiques pertinents sur le plan clinique dans un test unique», explique Piotr Garstecki, président et directeur de la technologie à Scope Fluidics, et coordinateur du projet BacterOMIC. La plus importante réalisation du projet a été d’obtenir la certification CE IVD pour le système BacterOMIC, qui atteste que le dispositif répond aux exigences réglementaires dans le cadre médical et ouvre ainsi la voie à sa commercialisation. Un test automatisé à la bonne échelle BacterOMIC s’appuie sur une technologie de pointe dans le domaine de la microfluidique, qui consiste à manipuler des fluides à des échelles extrêmement petites. La machine utilise des panneaux de cartouches jetables, qui permettent d’analyser 640 cultures indépendantes en un seul test. Une fois la souche bactérienne isolée, elle est déposée sur la plaque. Ces plaques sont empilées dans un dispositif de remplissage automatisé et transférées dans un analyseur, qui réalise les tests. Les cartouches BacterOMIC sont simples à utiliser, étant donné que la seule étape manuelle est le dépôt d’une suspension bactérienne dans la cartouche. Toutes les autres opérations sont automatisées, ce qui contribue à sa facilité d’utilisation. «Nous avons conçu les cartouches pour tester jusqu’à 60 antibiotiques pertinents sur le plan clinique ou jusqu’à 20 combinaisons en damier d’antibiotiques lors d’un seul test», précise Piotr Garstecki. «Cette approche nous offre un net avantage technologique sur nos concurrents et améliorera les résultats des traitements tout en réduisant le risque de complications et d’hospitalisation, ainsi que les coûts de traitement», ajoute-t-il. Se rapprocher du marché L’équipe envisage d’introduire BacterOMIC sur le marché au cours du deuxième trimestre de 2022. L’équipe chargée du développement commercial établit actuellement de nouvelles relations, cherche des partenaires de distribution et évalue les besoins du marché. «La combinaison d’une faible barrière à l’entrée et de la capacité unique à obtenir des informations complètes du TSA et à identifier les combinaisons synergiques d’antibiotiques devrait contribuer à l’adoption rapide de BacterOMIC», poursuit Piotr Garstecki. Le système sera testé dans différents centres cliniques et commerciaux de l’UE, afin d’obtenir davantage d’informations en vue de sa commercialisation. «En éliminant les retards dans l’accès à des informations de TSA précises et complètes, BacterOMIC entraînera un meilleur usage des antibiotiques et de meilleurs résultats, et il diminuera la résistance aux antibiotiques ainsi que la durée des hospitalisations», conclut Piotr Garstecki. «Notre objectif est que BacterOMIC permette un accès rapide à des informations essentielles pour traiter les infections résistantes et vaincre la résistance antimicrobienne.» Mots‑clés BacterOMIC, bactéries, résistance, antibiotique, sensibilité, test, machine, système
