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The time course of pronoun resolution in post-stroke and progressive aphasia

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Décoder les troubles du langage dans l’aphasie

L’oculométrie offre un aperçu sans précédent des troubles du langage dans le cadre de l’aphasie et met en évidence des problèmes liés au traitement des pronoms.

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L’aphasie est un trouble du langage acquis qui touche chaque année des centaines de milliers de personnes en Europe. Elle peut être causée par un accident vasculaire cérébral, une lésion cérébrale ou une démence progressive affectant le réseau du langage. Son impact significatif sur les capacités langagières empêche les personnes atteintes de communiquer normalement au quotidien, de discuter avec des collègues, de lire un journal ou de répondre à un courrier électronique. Elles éprouvent en outre des difficultés à produire et à comprendre des phrases, en particulier celles dont la structure est complexe.

Les troubles relatifs aux pronoms dans l’aphasie

Les pronoms constituent l’un des domaines grammaticaux les plus problématiques pour les personnes aphasiques. Elles peinent en effet à déterminer à qui ou à quoi un pronom peut faire référence. Par exemple, dans la phrase «Katia s’adore elle-même», les personnes atteintes d’aphasie sont susceptibles de mettre beaucoup de temps à déterminer à qui «elle-même» fait référence. Ces troubles du pronom dans l’aphasie ne semblent être liés ni au type d’aphasie ni à la langue parlée ni à la fluidité. Entrepris avec le soutien du programme Actions Marie Skłodowska-Curie, le projet ProResA vise à explorer les raisons pour lesquelles les personnes aphasiques éprouvent ce type de difficultés et la dynamique de leur cerveau. «Nous voulions étudier la compréhension en temps réel des phrases et l’activité cérébrale correspondante chez les personnes atteintes d’aphasie post-AVC et d’aphasie primaire progressive, une forme évolutive de la maladie», explique le chercheur principal du projet, Seçkin Arslan.

Suivre les mouvements oculaires pour comprendre le traitement des pronoms

Les procédures expérimentales et les méthodes statistiques traditionnelles ne suffisent pas à déterminer les facteurs prédictifs des troubles liés à l’aphasie. Cela est dû à la fois au petit nombre de sujets et à la grande variabilité parmi eux. L’équipe de ProResA a adopté une approche qui consistait à suivre les mouvements oculaires des participants pendant qu’ils écoutaient des stimuli linguistiques et visionnaient des images à l’écran. À l’aide d’une caméra de suivi oculaire, les chercheurs ont enregistré où et pendant combien de temps les participants regardaient l’écran, saisissant ainsi les moindres changements dans les schémas de regard. La caméra a également enregistré le temps nécessaire à l’analyse d’une image, ainsi que la vitesse des clics de souris. L’objectif était de créer une base de données complète sur les personnes atteintes d’aphasie en surveillant leurs mouvements oculaires pendant le traitement du langage. Ce faisant, les chercheurs visaient à mettre au point un outil prédictif permettant d’identifier les personnes aux premiers stades de la démence, susceptibles de développer une aphasie par la suite. L’oculométrie a été utilisée pour étudier le traitement des pronoms dans l’aphasie dans différentes langues telles que le turc et le français. Le turc est une langue qui a fait l’objet d’une attention limitée de la part des chercheurs, bien qu’elle soit typologiquement distincte. Les résultats obtenus auprès de personnes turques atteintes d’aphasie révèlent des schémas de déficience distincts par rapport aux langues ayant fait l’objet d’études approfondies. Le suivi de personnes françaises aphasiques a révélé des difficultés de capacité cognitive lors de la répétition de phrases.

Différencier les types d’aphasie

Les troubles de la répétition de phrases ont été suggérés comme facteur de distinction entre les sous-types d’aphasie, en particulier pour différencier celle associée à la maladie d’Alzheimer. ProResA n’a pas observé de différences significatives entre les sous-types de troubles en termes de répétition de phrases de longueur variable. Cependant, la variante logopénique, un sous-type spécifique d’aphasie primaire progressive, présentait une incidence plus élevée d’erreurs phonologiques lors de la répétition de phrases. Ce résultat indique que les erreurs phonologiques pourraient servir de marqueur clinique pour ce sous-type d’aphasie. Un tel marqueur aiderait les cliniciens à améliorer la précision du diagnostic et à élaborer des protocoles thérapeutiques mieux adaptés aux personnes touchées.

Mots‑clés

ProResA, aphasie, traitement des pronoms, oculométrie, caméra, aphasie logopénique, erreurs phonologiques

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