L’innovation en matière de lanceurs améliore les perspectives spatiales de l’Europe
L’espace devient une proposition commerciale de plus en plus attrayante, avec des points d’entrée à moindre coût pour les véhicules de lancement et les plateformes satellitaires. Cela est dû en partie au développement de nouveaux composants électriques et de nouvelles technologies de batteries, ainsi qu’à l’utilisation de l’orbite terrestre basse. Par conséquent, une nouvelle génération de satellites plus petits, pesant moins de 200 kg, est en cours de développement et devrait être lancée prochainement. Bien que ces satellites soient de plus en plus petits, leurs applications deviennent de plus en plus complexes, fournissant des données, des télécommunications et des capacités de surveillance au monde d’en bas. Un service de lancement dédié à ces satellites pourrait donc jouer un rôle clé en stimulant l’innovation européenne dans l’économie émergente du nouveau programme «New Space»(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre). Actuellement, de nombreuses missions spatiales de petits satellites doivent voyager sur une fusée plus grosse, qui ne les emmène pas toujours exactement là où elles doivent être.
Système de lancement orbital vertical dédié
«L’objectif principal du projet ENVOL(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre) était de développer et de construire une fusée plus petite qui pourrait fournir à l’Europe un service de lancement commercial de premier ordre, compétitif et plus écologique», explique le coordinateur du projet ENVOL, Kristian Lium, de Nammo(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre) en Norvège. «Cela permettrait aux petits satellites de 100 à 200 kg d’accéder à l’espace de manière peu coûteuse, fréquente et flexible.» Pour en arriver là, le projet a rassemblé neuf organisations européennes spécialisées dans la recherche et la conception aérospatiales. «ENVOL a pu réunir quelques-unes des meilleures entreprises européennes spécialisées dans les composants ou les sous-systèmes destinés aux applications spatiales», fait remarquer Kristian Lium. L’équipe du projet a commencé par concevoir les éléments constitutifs d’un système de lancement orbital vertical spécialisé. Pour ce faire, l’équipe a utilisé un outil d’ingénierie des systèmes basé sur des modèles, ainsi qu’un outil pluridisciplinaire d’optimisation et d’analyse de la conception. Elle a également procédé à des simulations de trajectoire, permettant une conception et des analyses plus détaillées.
Succès des démonstrateurs de lanceurs
Grâce à ce travail de collaboration, le consortium a pu mettre au point et définir la conception d’un micro-lanceur fonctionnel pour les petits satellites. Grâce à des simulations, l’équipe du projet a démontré la capacité potentielle du prototype à acheminer la charge utile requise dans la bonne position. En particulier, quatre démonstrateurs ambitieux de lanceurs – la turbopompe, le réservoir de propergol, l’avionique du lanceur et l’avionique de la charge utile – ont fait l’objet d’une attention particulière. «La maturité des technologies pour ces solutions a été démontrée par différents tests pratiques», ajoute Kristian Lium. Le lanceur ENVOL s’appuie également sur une technologie de propulsion hybride, combinant les avantages de la propulsion solide et de la propulsion liquide. Les fusées à propergol solide sont généralement moins chères et plus faciles à construire, tandis que les fusées à propergol liquide peuvent générer plus de puissance et sont plus polyvalentes.
Demande accrue de lancements de petits satellites
Les succès du projet ENVOL représentent une étape importante pour répondre à l’augmentation attendue de la demande de lancement de petits satellites. «Le consortium ENVOL a montré que l’Europe est capable de mettre au point un petit véhicule de lancement en coopération», déclare Kristian Lium. Les prochaines étapes consistent à obtenir un financement approprié pour permettre la mise en œuvre de la technologie dans des applications réelles. Des travaux supplémentaires sont également nécessaires pour intégrer pleinement tous les composants et sous-systèmes au niveau du lanceur. Entre-temps, la commercialisation de l’activité spatiale continue de progresser. Kristian Lium espère que des ports spatiaux(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre), comme celui de l’île norvégienne pittoresque d’Andøya, serviront bientôt de sites de lancement pour les petits satellites en orbite basse, et que l’Europe dans son ensemble profitera pleinement de cette occasion pour développer ses capacités de lancement de petits satellites.
Mots‑clés
ENVOL, satellite, espace, orbite, Terre, propulsion, aérospatial, avionique