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DNA Damage and Repair and its Impact on Healthy Ageing

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De nouvelles approches pour traiter les maladies liées au vieillissement

Une découverte révolutionnaire qui établit un lien entre l’apport calorique et les lésions et la réparation de l’ADN pourrait avoir des implications majeures pour un vieillissement sain.

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L’ADN, la molécule à double hélice qui porte notre information génétique, est constamment endommagé. C’est par exemple le cas lorsque nous sommes exposés à la lumière UV ou à certains produits chimiques, et cela se produit spontanément. Il s’agit d’une réalité incontournable de la vie quotidienne. L’incapacité à réparer cet ADN peut toutefois augmenter le risque de maladie et fortement influencer le processus de vieillissement. «L’ADN contient les instructions de tous les organismes vivants», explique le coordinateur du projet Dam2Age, Jan Hoeijmakers, du Centre médical de l’université Erasmus aux Pays-Bas. «Si les instructions concernant la vie sont endommagées, les choses peuvent mal tourner.»

Défauts de réparation de l’ADN et vieillissement

Jan Hoeijmakers a consacré sa vie professionnelle à l’étude du lien entre la réparation de l’ADN et le vieillissement, et en particulier à l’apparition de défauts de réparation de l’ADN chez les enfants. Le projet Dam2Age, soutenu par le Conseil européen de la recherche (CER), s’inscrit dans la continuité des travaux de recherche qu’il a entamés au début des années 1980. «À l’époque, nous en savions très peu sur les défauts de réparation de l’ADN», explique-t-il. «Nous savions que dans de très rares cas, les enfants naissent avec une incapacité à réparer les dommages causés à l’ADN par les UV de la lumière du soleil.» Jan Hoeijmakers et ses collègues ont découvert que les défauts de réparation de l’ADN non seulement augmentent considérablement la prédisposition au cancer, mais sont également responsables d’un vieillissement prématuré. En d’autres termes, la peau des enfants atteints de cette affection vieillit sous l’effet de l’exposition aux UV. Jan Hoeijmakers a étudié d’autres maladies rares liées à des défauts du système de réparation de l’ADN, telles que la trichothiodystrophie (TTD), et a mis au point le premier modèle de souris porteuse de TTD. Cela lui a permis d’étudier les mêmes défauts de réparation de l’ADN chez les souris que chez les enfants, et ses études ont à nouveau démontré que l’incapacité à réparer les dommages causés à l’ADN est au cœur du vieillissement accéléré.

Le lien entre les lésions de l’ADN et un vieillissement anormal

Ces travaux ont valu à Jan Hoeijmakers une série de subventions du CER. Ces projets, dont Dam2Age est l’aboutissement, ont permis à Jan Hoeijmakers et à son équipe de mieux comprendre les mécanismes à l’origine de ce lien. «Nous avons découvert que les souris dont les mécanismes de réparation de l’ADN étaient altérés utilisaient leur énergie pour développer une forme de résistance», ajoute Jan Hoeijmakers. «Elles avaient inhibé leur croissance afin de renforcer leur résistance et de tenter de retarder l’accélération de leur vieillissement.» Cela explique également pourquoi les enfants dont les systèmes de réparation de l’ADN sont défectueux ont tendance à ne pas grandir. Jan Hoeijmakers a ensuite adopté une approche orthodoxe pour traiter la maladie: il a mis les souris au régime. «Nous savons que la restriction calorique peut retarder le vieillissement», fait-il remarquer. «Nous voulions voir si les souris présentant des défauts de réparation de l’ADN et soumises à un régime alimentaire pouvaient vivre plus longtemps que celles qui étaient nourries à volonté.»

Des thérapies pour les maladies liées au vieillissement

Pour Jan Hoeijmakers, les résultats ont été impressionnants. Les souris nourries à volonté sont mortes entre 12 et 26 semaines, généralement de neurodégénérescence. Les souris ayant reçu 30 % de nourriture en moins ont quant à elles vécu jusqu’à trois fois plus longtemps. «Il ne fait aucun doute que cette approche a fortement retardé le vieillissement», déclare Jan Hoeijmakers. «Le retard du vieillissement neurologique est particulièrement significatif.» Plusieurs enfants présentant des défauts de réparation de l’ADN ont également été soumis à une réduction de l’apport calorique. En l’espace de quelques mois, un certain nombre d’améliorations fonctionnelles, notamment au niveau de l’élocution et de la mobilité, ont été constatées, simplement en raison de la diminution de la quantité de nourriture. Jan Hoeijmakers a constaté que la restriction calorique diminue les lésions de l’ADN. Ces résultats pourraient ouvrir un nouveau chapitre dans la lutte contre les maladies rares liées aux lésions de l’ADN. Ils peuvent également contribuer à faire avancer la recherche de nouvelles thérapies efficaces contre les maladies liées à l’âge, telles que la maladie d’Alzheimer.

Mots‑clés

Dam2Age, ADN, cancer, vieillissement, Alzheimer, maladie, TTD, UV

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