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The innovative wastewater-based epidemiology approach with the advances of high resolution mass spectrometry as a complementary biomonitoring tool for assessing the health status of a population

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Un système innovant de biosurveillance humaine basé sur les eaux usées

L’exposition aux produits chimiques peut constituer un risque pour la santé humaine, mais leur présence dans l’environnement est difficilement détectable. L’une des méthodes de détection directe est la biosurveillance humaine, qui consiste à examiner ce qui nous traverse.

Nous sommes quotidiennement exposés à un large éventail de produits chimiques, qu’ils soient d’origine naturelle ou humaine. Ces substances, connues sous le nom de polluants environnementaux émergents en raison de leur prévalence et de leur toxicité potentielle, encore largement sous-étudiées, pour le corps humain, ont un impact critique sur la santé. La biosurveillance humaine, qui consiste à mesurer la quantité de ces substances et de leurs métabolites au sein d’échantillons humains, constitue un des moyens d’évaluer l’exposition humaine. «Les informations recueillies par la biosurveillance humaine sont d’une importance fondamentale pour la compréhension du mécanisme des effets toxiques observés chez l’humain, pour l’évaluation des risques et, par conséquent, pour l’application de mesures correctives, telles que des politiques publiques, visant à réduire l’exposition», déclare Nikolaos Thomaidis, professeur de chimie analytique à l’université nationale et capodistrienne d’Athènes(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre) et coordinateur du projet NTS-EXPOSURE(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre). La plupart des systèmes actuels de biosurveillance sont toutefois coûteux et lents, et soulèvent des questions éthiques concernant le respect de la vie privée des volontaires. Le manque de connaissances relatives au métabolisme et à la toxicité de nombreux produits chimiques émergents appellent à la mise au point de nouveaux biomarqueurs et de nouvelles méthodes bioanalytiques. Dans le cadre du projet NTS-EXPOSURE financé par l’UE, les chercheurs ont développé une méthode innovante de biosurveillance humaine basée sur les eaux usées, un échantillon qui contient la majorité des produits d’excrétion métabolique de l’homme, connus sous le nom de biomarqueurs. «Les eaux usées sont considérées comme le miroir d’une société, qui reflète l’exposition des humains à divers produits chimiques et leurs habitudes de vie», explique Nikolaos Thomaidis.

Analyser la composition chimique des eaux usées

Le projet NTS-EXPOSURE, soutenu par le programme Actions Marie Skłodowska-Curie(s’ouvre dans une nouvelle fenêtre), a développé une méthodologie innovante d’évaluation de l’état de santé d’une population dans des zones spécifiques telles que les grandes villes. La nouvelle approche analytique a été conçue de manière à conserver intactes les informations analytiques contenues dans les eaux usées, grâce à des protocoles d’extraction spécifiques et à la spectrométrie de masse à haute résolution couplée à la chromatographie liquide. Ces techniques mesurent la composition et la quantité de composés spécifiques sans compromettre les échantillons. Le système NTS-EXPOSURE extrait les produits chimiques et concentre les échantillons afin d’amplifier les biomarqueurs. Ces extraits sont ensuite analysés pour déterminer les composés qu’ils contiennent. Le projet a également identifié et proposé plusieurs nouveaux biomarqueurs pour l’épidémiologie des eaux usées.

Le lien entre le statut socio-économique et la santé publique

Le projet a dégagé une série de résultats importants concernant l’exposition aux substances chimiques, ainsi que des liens avec l’état de santé et les modes de vie au niveau communautaire. «Nous avons tiré d’intéressantes conclusions concernant l’impact du statut socio-économique sur la santé publique, les modifications des habitudes pharmaceutiques au cours de la première vague de COVID-19, et l’étendue de l’exposition aux pesticides avec la découverte de nouveaux biomarqueurs», fait remarquer Nikolaos Thomaidis. Le système a également permis de détecter des substances psychoactives et leur distribution, ainsi que leurs caractéristiques dans 16 pays. Cette étude a révélé que la consommation de nouvelles substances psychoactives (NPS) était plus élevée durant la période des fêtes de fin d’année, ce qui indique que la consommation augmente dans le cadre des festivals et des fêtes. «Les résultats suggèrent que la réduction de la consommation de NPS et la protection de la santé publique ne doivent pas se faire uniquement au niveau national, mais requièrent une campagne mondiale organisée», ajoute Nikolaos Thomaidis.

Un système d’alerte précoce pour la santé publique

Les résultats du projet compléteront les recherches en cours dans toute l’Europe sur l’analyse des eaux usées, avec la possibilité de créer un système d’alerte précoce pour les problèmes de santé dans la société, et de permettre aux autorités publiques de s’en servir comme base pour la mise en œuvre de politiques d’atténuation. «La nouvelle méthode de dépistage peut générer des résultats précieux pour l’évaluation de la santé publique, les études épidémiologiques et les problèmes environnementaux», conclut Nikolaos Thomaidis.

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